Qui payera les salaires de février aux Chantiers Gamelin ?
Les chantiers Gamelin n'ont pas encore retrouvé leur sérénité.
En faisant appel du jugement du tribunal de commerce de La Rochelle du 6 février - qui attribuait la reprise des Chantiers navals Gamelin à la Compagnie nationale de navigation (CNN) alliée aux Constructions industrielles de la Méditerranée (Cnim) - la substitut du procureur de La Rochelle a lancé un pavé dans la mare (1). Ce dossier sensible sera examiné le 17 mars par la cour d'appel de Poitiers (« Sud Ouest » du 21 février).
La CNN monte au créneau
En fin de semaine dernière, afin de défendre leur plan qui prévoit, entre autres, la reprise de 84 des 89 salariés des sites rochelais et malouins Gamelin, les responsables de CNN se sont déplacés sur ces deux établissements.
Ils ont rencontré les salariés, sachant que nombre d'entre eux (à l'instar du comité d'entreprise) préféraient que le tribunal de commerce retienne l'offre de la société vendéenne de construction navale Océa pour le site rochelais, et l'offre Socarenam pour le site malouin.
À La Rochelle, Patrick Molis, le président de CNN, a rassuré les salariés sur les différents les rémunérations (dont les heures supplémentaires et les primes, congés et mutuelle) que le repreneur entendait mettre en place. Il a ensuite été reçu par le préfet de la Charente-Maritime, Henri Masse.
Patrick Molis a alerté le représentant de l'État sur les risques que faisait courir l'appel du parquet pour le devenir, à court terme, des Chantiers Gamelin, tout en indiquant que sa société « était prête à assumer, jusqu'à la décision de la cour d'appel, les salaires de l'ensemble du personnel ainsi que le paiement des fournisseurs. »
Le président de CNN dit aussi que le travail a repris à Saint-Malo et à La Rochelle et précise « que la société Inter-îles [contrôlée par CNN.] vient de passer une commande d'un bateau à passagers de 25 mètres aux (ex) Chantiers Gamelin. Il réaffirme aussi « que le groupe Cnim est en train de finaliser une commande de plusieurs navires (L-CAT) pour la Délégation Générale pour l'Armement. »
Quant à Jean-Marie Caillaud, le directeur général des Chantiers Gamelin mis en cause par le parquet, à la suite d'une enquête de deux mois de la police judiciaire en rapport avec la gestion de ladite société (2), Patrick Molis confirme que ce dirigeant bénéficie d'un contrat à durée déterminée de six mois comme directeur commercial et responsable du site de La Rochelle.
Les dons recueillis par Fanny
Me Matthieu Gibert, avocat de Fanny Gamelin (fille aînée du PDG qui s'est suicidé le 23 décembre) dont l'association a collecté des dons pour payer les salaires, se dit lui aussi inquiet de la tournure que prend la situation. Me Armel Dolley, l'administrateur judiciaire pointe pour sa part « que les Chantiers Gamelin n'a aucune trésorerie, ni de commandes et que le régime de garantie des salaires (l'AGS) expirait le 15 février. »
Me Matthieu Gibert devrait remettre, aujourd'hui, un chèque d'environ 150 000 euros pour payer les salaires de février.
(1) - La magistrate avait, entre autres réquisitions, rappelé le litige de l'ordre de 250 000 euros entre les Chantiers Gamelin et les Cnim à propos de du prototype L-CAT. (2)- Jean-Marie Caillaud et Mireille Gamelin, deuxième épouse de Joël Gamelin, comparaîtront le 9 avril à la barre du tribunal correctionnel de La Rochelle.
Auteur : Éric chauveau
2 commentaires:
Entre le Gaspe et les chantiers Gamelin, ont est pas près d'oublier nos anciens patrons...
Ouais,
Toujours aussi mauvais perdants...
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