Les chantiers Gamelin toujours sans capitaine - Saint-Malo
mercredi 25 février 2009 À Saint-Malo, le yacht de luxe est toujours en cours de réalisation. La SMI s'était engagée devant le tribunal à livrer la coque à Concarneau fin juin, un calendrier dur à tenir en attendant la décision de la cour d'appel le 17 mars.
L'avenir du site de construction navale malouin est entre les mains de la cour d'appel de Poitiers. SMI, le repreneur désigné le 6 février, et la Socarenam sont de nouveau en lice.
Questions - réponses
Pourquoi le choix du repreneur est-il remis en cause ?
La semaine dernière, le parquet de La Rochelle a fait appel de la décision du tribunal de commerce qui avait choisi, le 6 février, la Société morbihannaise des îles (SMI). Ce recours a été motivé par les salariés de La Rochelle, insatisfaits du choix.
Que deviennent les chantiers Gamelin ?
Les 26 salariés de Saint-Malo et la cinquantaine d'employés de La Rochelle se retrouvent de nouveau au point mort. La SMI, devenue propriétaire, venait de rebaptiser l'entreprise sous le nom de Société nouvelle des chantiers Gamelin. Elle avait relancé les commandes de matières premières et avait déjà payé comptant plusieurs fournisseurs. Aujourd'hui, l'appel met en suspend toute l'activité. « Nous avons demandé à la cour d'appel le droit de continuer à travailler, sous la tutelle de l'administrateur judiciaire, mais nous n'avons toujours pas de réponse », déplore Hugues Gros, président de la SMI. L'administrateur n'a pas la trésorerie nécessaire pour faire tourner Gamelin et cela pourrait donc déboucher sur la fermeture de l'entreprise tant qu'un repreneur n'est pas désigné.
Qu'en pensent les salariés ?
Désabusés, dégoûtés, perdus, les adjectifs qualificatifs ne manquent pas quand on écoute ces gars solides, pris dans la tourmente depuis des mois. Beaucoup ont déjà connu des plans sociaux sur le site de construction navale malouin ces dernières années. Depuis le suicide du patron, tous n'attendent qu'une chose. « Être fixé sur notre sort », confient-ils en choeur. Ils n'ont touché que ce week-end leur salaire de janvier. « On ne sait pas qui va nous payer en février et si on existera encore en mars », résume fataliste, Joël, le tuyauteur.
Quel repreneur fait l'unanimité ?
Les avis divergent et évoluent au fil des jours selon les sites. En janvier, beaucoup de salariés penchaient pour le couple Océa/Socarenam. D'abord parce que ce sont eux aussi des constructeurs. Ensuite, chaque chantier aurait repris son indépendance, avec d'un côté La Rochelle adossé à Océa et de l'autre Saint-Malo avec la Socarenam. Mais, quand la SMI, entreprise basée dans le Nord, est venue en janvier, elle a fait forte impression. « Elle est venue avec l'armement Porcher et projetait d'embaucher des menuisiers, un bureau d'études pour qu'on tourne vraiment en autonomie », lâche un Malouin. « La SMI est prête à mettre deux fois plus d'argent et à nous donner plus d'avantages sociaux comme les hausses de salaires et la mutuelle », argumente en contrepoint un autre salarié. A La Rochelle, la majorité penchait pour Ocea, d'où cette demande d'appel. « Depuis les gens hésitent, la SMI nous a donné du travail », avoue un salarié là-bas.
Quel choix le 17 mars ?
La SMI reste candidate. « On ne comprend pas cet appel en justice. C'est apparemment la première fois qu'une telle situation se produit mais on ne baisse pas les bras car les deux sites sont des outils industriels qui correspondent à nos besoins », confirme Hugues Gros. Océa et la Socarenam sont de nouveau en lice, associés dans l'esprit mais avec chacun son projet initial.
« Nous n'avons pas les mêmes capacités financières que la SMI mais notre projet développe, en plus de la construction, la réparation ce qui est un gage de pérennité pour Saint-Malo », argumente Philippe Gobert, le président de la Socarenam qui défendra de nouveau son dossier le 17 mars à Poitiers.
Karin SOULARD.
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