samedi 30 novembre 2013

SNCM : la CFE-CGC dénonce un « scénario de liquidation appelé par l’entente potentielle » entre Stef et Corsica Ferries


La SNCM joue sa survie d’ici Noël. Un scénario de vente à la découpe est désormais au centre des discussions. (photo Thibaud Teillard)

La SNCM « historique » vit-elle ses derniers jours ? C’est le scénario, dit de « discontinuité » en jargon de ce dossier, qui, à l’issue d’une réunion du comité de pilotage des actionnaires à Paris mercredi, est désormais au centre des discussions pour sortir du contentieux avec Bruxelles. En clair, la SNCM serait ramenée à la délégation de service public Marseille-Corse, qui ne nécessite que quatre navires, et le reste (la desserte de la Corse depuis Marseille, Toulon et Nice hors DSP et les lignes Maghreb) serait soit vendu, soit arrêté faute de repreneur.
Après le directeur Corse de la SNCM, Pierre-André Giovannini, ce sont les cadres de la CFE-CGC qui dénoncent une entente souterraine entre Stef, l’actionnaire de la Compagnie méridionale de navigation, le partenaire de la SNCM sur la DSP, et Corsica Ferries, pour se partager les dépouilles de la compagnie.
« Comme nombre d'observateurs et d'élus le constatent, le ministre Cuvillier soutient un plan industriel qui préserve 1 500 emplois, l'avenir de la desserte de la Corse et du Maghreb et l'existence même de la concurrence, alors que tout ou partie de son cabinet et nombre d'interlocuteurs de l'État travaillent à un scénario de liquidation appelé par l'entente potentielle Stef-Corsica Ferries qui supprimerait au moins 1 500 emplois directs sur les 2 000 de la SNCM dans les deux régions, dénonce la CFE-CGC. Le double langage doit cesser. »
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jeudi 7 novembre 2013

Exercice d'évacuation grandeur nature en rade de Lorient

crédits : MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ.
L’Ile de Groix, ferry de la Compagnie Océane, a quitté Lorient à 9h10 avec 105 passagers à son bord en direction de Port-Tudy. A 10h02, il talonne, une voie d’eau se déclare. Des passagers sont blessés, le navire jette l’ancre, il appelle le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage d’Etel. Le plan Orsec est immédiatement déclenché : deux cellules de crises, une à la préfecture maritime de Brest et une autre à la sous-préfecture de Lorient, sont mises en place. 
 
 
L'Ile de Groix vient de talonner, il est au mouillage (© MER ET MARINE - C. BRITZ)
 
 
 
C’est le scénario qui a été joué hier, grandeur nature, en rade de Lorient. A bord de l'Ile de Groix, le plastron est joué par des élèves du lycée maritime d’Etel et du Centre européen de formation de continue maritime. Dès l’alerte déclenchée, les secours s’organisent à terre et en mer. Le CROSS envoie immédiatement toutes les vedettes et canots de la SNSM de la zone et fait décoller l'hélicoptère Dragon 56 de la Sécurité civile, avec à son bord une équipe médicale pour évaluer la situation des blessés et évacuer rapidement les urgences les plus graves. A Lanvéoc-Poulmic, un Caïman de la flottille 33F s'envole avec une équipe d’évaluation et d'intervention à son bord : elle sera en charge d’évaluer les avaries du navire et de préconiser un scénario pour son sauvetage. Le remorqueur portuaire Scorff, de Lorient, appareille pour se préparer à passer la remorque.
 
 
Les vedettes de la SNSM et le Scorff sont parés (© MER ET MARINE - C. BRITZ)
 
 
Dragon 56 aux évacuations médicales d'urgence (© MER ET MARINE - C. BRITZ)
 
 
Le Caïman arrive avec l'équipe d'évaluation (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Approche du Caïman (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Les passagers sont rassemblés et équipés d’un gilet de sauvetage. Les 9 marins de l’Ile de Groix organisent l’évacuation et rendent compte à leur armement et au CROSS. Pendant ce temps, à terre, tous les services de l’Etat se mobilisent. Dans la gare maritime de Lorient, les pompiers mettent en place un poste médical avancé avec un triage en fonction de l’urgence, dictée par la gravité des blessures. Ils préparent les fiches d’identification qui seront distribués à chacun des passagers : celles-ci sont équipées d’une puce RFID permettant à la fois, en la flashant, de localiser et d’identifier le blessé. La police se prépare à l’accueil et la vérification de toutes les identités. Des équipes du SAMU sont sur place pour préparer les transferts vers l’hôpital local ou les centres hospitaliers de la région. En fonction des informations qui leur arrivent du CROSS et du navire, les secours à terre ajustent en permanence les moyens à mettre en œuvre. La ville de Lorient envoie un bus et ouvre une salle pour recevoir les passagers ne nécessitant pas d’assistance médicale.
 
 
La fiche individuelle équipée d'une puce RFID (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Pendant ce temps, sur l’eau, Dragon 56 a évacué neuf blessés graves vers l’hôpital de Lorient et le Caïman a déposé l’équipe d’évaluation. Les vedettes de la SNSM entourent le ferry. Un radeau de sauvetage est mis à l’eau et déployé le long du bord. Les passagers vont y prendre place pour faciliter le transbordement vers les bateaux de la SNSM. Une à une, les vedettes des sauveteurs se succédent pour embarquer les naufragés et les amener vers la gare maritime et le poste médical avancé.
 
 
Mise à l'eau du radeau de sauvetage (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Déploiement du radeau (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Préparation à l'embarquement des passagers (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Sur le quai, pour les accueillir, les pompiers sont là avec tout leur matériel : civières, fauteuils roulants, couvertures. Chaque passager est identifié grâce à sa fiche, les policiers comptent et identifient pour vérifier que personne ne manque à l’appel. En fonction de la gravité de son état de santé, le passager est orienté vers des cellules d’urgence où il est immédiatement vu par un médecin et des infirmiers. Les « indemnes » sont dirigés vers une salle où une cellule médico-psychologique a été mise en place par le SAMU. A 13h30, tous les passagers sont pris en charge. La remorque est passée à 14h, l’Ile de Groix regagne le quai pour être réparé.
 
 
Matériel des pompiers sur le quai (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Arrivée des premiers passagers (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Prise en charge des blessés (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
Identification des passagers (© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(©MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
(© MER ET MARINE - CAROLINE BRITZ)
 
 
« Il y a quelques détails à régler mais l’opération s’est bien passée ». Jean-Francis Treffel, le sous-préfet de Lorient, entouré des responsables du SAMU et du CODIS, est satisfait. A Brest, le préfet maritime l’est également. « Il nous fallait vérifier la bonne articulation des services de l’Etat et surtout le bon passage de relais et la fluidité entre le volet maritime et le volet terrestre. Comme à chaque fois que nous avons une situation de cette ampleur, on constate que la chaîne de sauvetage se met en place de manière efficace », poursuit Jean-Francis Treffel. La préfecture maritime de l’Atlantique, de son côté, organise trois exercices cet automne. Et a vécu, il y a un mois, la situation réelle avec l’échouement du Fromveur 2 à Molène, où il a fallu évacuer 365 passagers.

vendredi 1 novembre 2013

Réforme des retraites : des assurances pour la CFDT

« Lors du vote, les députés n’ont pas mesuré les dégâts collatéraux que cela pouvait entraîner », assure Thierry Le Guével. (Photo Thibaud Teillard)
Après le vote par les députés, le 15 octobre, du projet de loi sur la réforme du régime des retraites marquant la fin du cumul emploi-retraite pour les marins, et séparant la revalorisation des pensions et le salaire forfaitaire, les syndicats montent au créneau.
À la CFDT, Thierry Le Guével, le secrétaire général de l’union fédérale maritime et Joël Jouault, en charge des retraites, ont été reçus par le conseiller social auprès du ministre de la Mer, ainsi que par le directeur des Affaires maritimes. Et ont obtenu quelques avancées… Et notamment la promesse que l’administration allait œuvrer pour un retour en arrière.
Lors du vote, les députés n’ont pas mesuré les dégâts collatéraux que cela pouvait entraîner, explique Thierry Le Guével. En ce qui concerne le régime des polypensionnés, c’est l’évolution actuelle des carrières que nous soulignons, avec une partie menée à terre. Nous avons aussi pointé qu’à système similaire, les militaires n’étaient pas impactés. On espère avoir été entendus. »