lundi 6 avril 2009

Ouest-France : Faut-il un remorqueur pour tous les pétroliers ?


Faut-il un remorqueur pour tous les pétroliers ?
Dimanche, vers 13 h, le pétrolier Doris a quitté Lorient, remorqué par le Sumatras et escorté par le Scorff. Il va rallier Rotterdam pour y être réparé après son avarie de vendredi. : Patrick GuiguenoDimanche, vers 13 h, le pétrolier Doris a quitté Lorient, remorqué par le Sumatras et escorté par le Scorff. Il va rallier Rotterdam pour y être réparé après son avarie de vendredi. : Patrick Guigueno
Hier, le Doris a quitté Lorient sous bonne escorte. Après son talonnage, vendredi, se repose la question de la sécurité maritime quand les navires transportent des produits dangereux.
Le pétrolier Doris a talonné, vendredi matin, à l'entrée de la rade de Lorient. Selon la réglementation qui cadre le trafic dans les chenaux lorientais, l'arrêté du préfet maritime stipule : « Pour les navires transportant des hydrocarbures et des matières dangereuses, l'accompagnement par remorqueur est obligatoire à partir d'une longueur de 125 m, si ce bateau n'a pas de propulseur d'étrave, et à partir de 140 m, pour ceux qui en sont dotés. » Le Doris, sous pavillon norvégien, mesure 140 m. Il est à la limite des contraintes réglementaires. Le remorqueur Scorff, qui l'a déséchoué n'est intervenu que sur ordre du Crossa Etel, après que le pilote portuaire eut appelé le centre de secours maritime.


Un courrier au ministre,il y a neuf ans

L'incident du Doris repose le problème de la sécurité et de la prévention de tous risques pour l'environnement : si la coque du pétrolier s'était fendue, 14 400 tonnes de gazole se seraient déversées. Il y a neuf ans, un capitaine de remorqueur lorientais avait mis le problème sur la table et avait adressé un courrier au ministre des Transports de l'époque, Jean-Claude Gayssot.

Il avait été appuyé dans sa démarche, par la section CFDT des marins. Elle était d'ailleurs intervenue sur le sujet lors d'un conseil portuaire. Jean-Yves Le Drian, alors député et président de Cap l'Orient avait, quant à lui, promis d'étudier la question avec les Affaires maritimes.

Depuis, rien n'a changé et le trafic des pétroliers venant ravitailler le terminal lorientais n'a pas diminué. Il faut dire que tout le monde n'était pas favorable au durcissement de la réglementation. Certains pilotes craignaient qu'en la renforçant, elle ne détourne les navires vers d'autres ports : l'accompagnement par un remorqueur fait grimper le prix de l'escale.

À la capitainerie du port de commerce, on avait précisé que les pétroliers autorisés à entrer seuls ne représentaient qu'une partie infime du trafic. Mais après l'épisode du Doris, beaucoup admettent qu'il suffit d'une fois, pour que la catastrophe arrive.

Hier, le navire norvégien est reparti à vide et sous bonne escorte, en direction de Rotterdam. Il y sera mis en cale sèche, pour être réparé. Si, selon les Affaires maritimes, la coque est intacte, ses gouvernails et hélices sont retournés et désaxés.


Françoise ROSSI.
Ouest-France

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