Pêche. Ses propositions pour renforcer la sécurité
Balises de détresse, renouvellement de la flotte... : Georges Tourret, directeur de l’Institut maritime de prévention (IMP) de Lorient, chargé d’une mission sur la sécurité à la pêche, doit rendre sa copie en juillet. Rencontre.
Comment définir votre mission ? Elle n’est pas confiée à un homme isolé. Je dois animer un groupe de travail, où il y aura toutes les composantes qui concourent à l’amélioration de la santé et de la sécurité des marins pêcheurs. Cette mission sera conduite avec le grand souci de prendre en compte les positions des professionnels de la pêche. Ceux de la construction navale seront étroitement associés.
Que peut-on en attendre ? Nous n’arrivons pas dans un paysage vierge. Le ministère chargé de la sécurité maritime et celui des pêches maritimes ont déployé un plan de sécurité à la pêche qui s’est traduit par des actions sur le terrain mais aussi par des contraintes normatives. Le très important décret du 21 août 2007 a ainsi imposé le port systématique du VFI, le vêtement de travail à flottabilité intégrée. Il ne s’agit donc pas de faire une nouvelle mouture du plan de sécurité à la pêche mais de prendre son relais, là où cela bute
Sur quoi cela bute-t-il ? Le problème, à l’heure actuelle, n’est pas seulement de résoudre la récupération des naufragés ou leur maintien à la surface, c’est de prévoir aussi des navires à bord desquels ils ne soient pas sujets à de tels accidents ! La question est donc de savoir non seulement comment obtenir un renouvellement de la flotte mais, en plus, qu’il soit pertinent... Il faut des navires sûrs et sains.
Les bateaux de pêche sont trop vieux ? Tous les accidents ne sont pas corrélés avec un problème de vieillissement de la flotte, mais globalement, on voit bien que c’est l’un des facteurs déterminant. De nombreux bateaux, conçus il y a longtemps, ont été adaptés. On ne peut continuer à faire les pêches d’aujourd’hui et de demain avec des bateaux d’hier et d’avant-hier.
La balise individuelle est-elle la panacée ? Il n’y a pas de panacée... Quel matériel mettre en place ? Comment établir, avant l’obligation - qui, un jour ou l’autre, viendra -, une persuasion pour que les professionnels s’équipent de ce matériel et que ce matériel soit adapté à leurs conditions de travail ? Par ailleurs, les balises de détresse ou de positionnement n’ont d’intérêt que si elles permettent de retrouver quelqu’un et que ce quelqu’un soit resté en surface. Il y a donc une corrélation très forte entre la nécessité de ces moyens de positionnement et l’obligation de porter des aides à la flottabilité en situation exposée. C’est clair, pas de balise sans VFI ! On n’a pas le même type de VFI selon le type de pêche. On n’aura pas le même type de balises selon le métier que l’on fait. La balise, il en faut une pour tout le monde. Mais ce ne sera probablement pas la même pour tout le monde.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire