Après avoir liquidé Lauvergeon chez Areva, le PDG d’EDF veut virer son successeur à la tête de Veolia pour le remplacer par Jean-Louis Borloo.
C’était en octobre dernier. La mine fatiguée, Antoine Frérot, 53 ans, patron de Veolia recevait dans le grand bureau laissé par son prédécesseur Henri Proglio. Mais pouvait-il imaginer que quatre mois plus tard, celui qui l’avait fait roi, son ancien mentor, manœuvrerait sans discrétion pour le faire chuter ? Voilà plusieurs mois déjà que Proglio, parti diriger EDF, ne cachait plus sa colère envers son successeur à la tête du numéro 1 mondial de l’eau. Il n’a jamais supporté de voir son héritage remis en cause et son empire en partie démantelé avec la vente annoncée de la branche transports. Il voulait remplacer Frérot et a trouvé un candidat : Jean-Louis Borloo, qui a foncé tête baissée.
Au lieu de prendre leur temps, de faire entrer l’ancien ministre au conseil d’administration, puis de le laisser se familiariser avec les affaires de Veolia, les deux hommes ont voulu précipiter la manœuvre. "Quand Nicolas Sarkozy a demandé à Proglio de reprendre Photowatt, le fabricant de panneaux solaires en dépôt de bilan, le patron d’EDF a pensé qu’il avait une fenêtre de tir inespéré. Il n’était pas sûr d’avoir encore les mains libres en mai, si Hollande passait, et il a estimé qu’à ce moment précis, Sarkozy ne pouvait rien lui refuser", décrypte un proche du dossier.
Le secret n’a pas été longtemps gardé. Lundi 20 février, l’arrivée potentielle de Borloo chez Veolia a fait la Une des journaux. Qui a trahi la confidence ? Quelqu’un qui avait intérêt à barrer la route à Borloo. L’un des nombreux administrateurs visités par Proglio pour compter ses soutiens lors du prochain conseil, le 29 février ? L’opération risque toutefois de tourner court. "Le remplacement de Frérot n’est pas à l’ordre du jour du prochain conseil", affirme un administrateur. Et l’Elysée apprécie peu qu’on l’implique dans cette manœuvre.
Pour Antoine Frérot, qui a effectué la quasi-totalité de sa carrière dans le groupe, la pilule est amère. Le voilà déstabilisé par celui dont il doit gérer l’héritage. Il estime que Veolia est plombé par une dette trop lourde et doit faire le tri dans ses multiples filiales déficitaires. Il voudrait vendre à Augustin de Romanet, le patron de la Caisse des dépôts, sa participation dans leur filiale commune de transport Veolia Transdev. Mais, ce dernier refuse. Romanet qui va quitter la Caisse des Dépôts veut être nommé à la tête de l’assureur la CNP. Et il a besoin du soutien d’Henri Proglio, opposé à l’opération Transdev. Un coup dur pour Frérot. Il sait que Proglio "ne le lâchera pas", confie un proche. Personne n’est dupe de la gravité de la situation dont il a hérité, mais personne n’est sûr qu’il peut la redresser.
Caroline Michel - Le Nouvel Observateur
Au lieu de prendre leur temps, de faire entrer l’ancien ministre au conseil d’administration, puis de le laisser se familiariser avec les affaires de Veolia, les deux hommes ont voulu précipiter la manœuvre. "Quand Nicolas Sarkozy a demandé à Proglio de reprendre Photowatt, le fabricant de panneaux solaires en dépôt de bilan, le patron d’EDF a pensé qu’il avait une fenêtre de tir inespéré. Il n’était pas sûr d’avoir encore les mains libres en mai, si Hollande passait, et il a estimé qu’à ce moment précis, Sarkozy ne pouvait rien lui refuser", décrypte un proche du dossier.
Le secret n’a pas été longtemps gardé. Lundi 20 février, l’arrivée potentielle de Borloo chez Veolia a fait la Une des journaux. Qui a trahi la confidence ? Quelqu’un qui avait intérêt à barrer la route à Borloo. L’un des nombreux administrateurs visités par Proglio pour compter ses soutiens lors du prochain conseil, le 29 février ? L’opération risque toutefois de tourner court. "Le remplacement de Frérot n’est pas à l’ordre du jour du prochain conseil", affirme un administrateur. Et l’Elysée apprécie peu qu’on l’implique dans cette manœuvre.
Pour Antoine Frérot, qui a effectué la quasi-totalité de sa carrière dans le groupe, la pilule est amère. Le voilà déstabilisé par celui dont il doit gérer l’héritage. Il estime que Veolia est plombé par une dette trop lourde et doit faire le tri dans ses multiples filiales déficitaires. Il voudrait vendre à Augustin de Romanet, le patron de la Caisse des dépôts, sa participation dans leur filiale commune de transport Veolia Transdev. Mais, ce dernier refuse. Romanet qui va quitter la Caisse des Dépôts veut être nommé à la tête de l’assureur la CNP. Et il a besoin du soutien d’Henri Proglio, opposé à l’opération Transdev. Un coup dur pour Frérot. Il sait que Proglio "ne le lâchera pas", confie un proche. Personne n’est dupe de la gravité de la situation dont il a hérité, mais personne n’est sûr qu’il peut la redresser.
Caroline Michel - Le Nouvel Observateur
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