jeudi 18 septembre 2008

Le Télégramme, J.Porcher jette l'éponge :


Pêche : Jean Porcher jette l'éponge
L'armateur costarmoricain Jean Porcher a annoncé hier sa décision d'arrêter son activité en France pour s'installer à l'étranger. Deux de ses bateaux ont déjà été vendus.

« Les chefs d'entreprises sérieux comme moi sont considérés comme des voyous : on est des voleurs de poissons, on triche. Donc, d'ici un ou deux ans, c'est fini. On disparaît de la France. Puisque les gens qui ont le mal de mer veulent nous gérer, ils vont nous gérer ».

Joint par téléphone hier soir, Jean Porcher a lâché une information qui devrait faire beaucoup de bruit dans le monde de la pêche. Plus gros armateur privé de Bretagne-Nord, l'ancien matelot de Terre-Neuve, âgé de 59 ans, emploie aujourd'hui près de 165 personnes (dont 120 marins) et possédait, jusqu'à il y a peu, 15 chalutiers.

« État voyou »
Il y a un mois, il a décidé de vendre progressivement sa flotte. Cinq de ses bateaux ont donc été mis en vente et deux chalutiers de fond ont déjà trouvé preneur. Et l'avenir des 14 membres de ces deux embarcations n'est toujours pas déterminé.

À terme, celui qui est devenu patron pêcheur à 22 ans souhaiterait garder « quatre ou cinq » chalutiers. Avant de s'installer à l'étranger, dans un pays qu'il a déjà choisi mais dont il ne souhaite pas communiquer le nom.

Visiblement excédé contre ce qu'il nomme un « État voyou », l'armateur mûrissait sa décision depuis quatre à cinq mois. « Aujourd'hui, on nous dit que nos filets sont mal faits. Les règlements changent toutes les cinq minutes. Le poisson, c'est bon pour les Espagnols, pas pour nous. Il y en a marre ! »

Une filière en crise
La décision de l'armateur costarmoricain, dont l'entreprise est basée à Saint-Alban, intervient en pleine crise de la pêche en France.

Tension sur les prix, du fait de la mondialisation croissante des produits de la mer (80 % d'importation pour 20 % de produits locaux) ; tension sur les quantités, en raison des politiques de préservation de la ressource ; tension sur les marges, à cause du prix de l'énergie et des matières premières. Les causes de la crise sont connues.

Le SOS de la CCI 22
Lundi, la chambre de commerce et d'industrie des Côtes-d'Armor lançait d'ailleurs un « SOS » pour sauver la filière pêche. Aujourd'hui, c'est le navire amiral des Côtes-d'Armor qui risque de prendre le large.

Julien Vaillant - Le Télégramme

1 commentaire:

Anonyme a dit…

quand la Petite Julie a coulé, J.Porcher a dit:
Si mes gars n'avaient pas respecté les consignes de securité, ils seraient encore là.
Qu'il dégage sur la côte d'Afrique, la au moins il ne sera pas emmerdé par la sécurité.....