Le groupe Veolia , actionnaire majoritaire de la Société nationale Corse Méditerranée, a demandé le dépôt de bilan de la compagnie maritime. Ce que le président du directoire a refusé, a-t-on appris vendredi de source proche de la direction.
Situation inédite à la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM). Le groupe Veolia, actionnaire majoritaire a demandé son dépôt de bilan , ce que Marc Dufour, le président du directoire de la compagnie maritime qui opère entre Marseille et la Corse a refusé, écrit vendredi Reuters qui cite des sources proches de la direction.
Marc Dufour, qui préside la compagnie en grande difficulté, a confirmé le fait dans une interview au quotidien La Provence publiée vendredi, sans donner de précisions. « J'ai refusé. Cette solution du dépôt arrangerait tout le monde car il n'y aurait plus rien à payer. Mais il y a les salariés, les familles, nos sous-traitant qui nous appuient. Je suis convaincu que la SNCM a un avenir. A la condition d'évoluer », a-t-il déclaré.
Une source proche de la direction de la SNCM a confirmé à Reuters que ce dépôt de bilan a été proposé par les actionnaires privés de la compagnie. A savoir : Transdev, la coentreprise de transports publics de Veolia Environnement et de la Caisse des dépôts qui détient 66 % du capital de la compagnie de ferry, le solde étant aux mains de l'Etat (25 %) et des salariés (9 %).
Alors que la Commission européenne a ordonné à l'Etat de récupérer 440 millions d'euros d'aides reçues lors de sa privatisation et pour assurer ses obligations de service public, Marc Dufour a relativisé les problèmes de trésorerie de la SNCM. « Nous estimons que la Corse nous doit 60 millions puisqu'elle ne nous paie plus depuis juillet. Et puis il y a les actionnaires. J'ai besoin de 13 millions d'euros pour faire le relais avec la saison prochaine. Je ne suis pas inquiet. » Il a également confirmé que deux armateurs, un français et un étranger, se sont manifestés pour la reprise de la compagnie en difficulté qui emploie 2.600 personnes.
Grève reconductible pour le 1er janvier
L'Etat a introduit des recours contre les décisions de la Commission européenne, qui risquent de provoquer la faillite de la société. Un rapport d'une commission d'enquête de l'Assemblée nationale publié mercredi a qualifié d’épouvantable gâchis la privatisation de la SNCM en 2006 . Une opération qui a coûté environ 400 millions d'euros à l'Etat.
La CGT et la CGC des marins de la SNCM ont déposé un préavis de grève reconductible à partir du 1er janvier prochain pour dénoncer les nouvelles obligations de service public mises en place par la Collectivité territoriale de Corse.