PARIS, 13
sept 2012 (AFP) - Force ouvrière et la CFDT ont demandé jeudi le retrait d'un
amendement gouvernemental autorisant l'ouverture des emplois d'avenir aux
jeunes en CDD saisonniers, introduit dans le projet adopté par l'Assemblée
nationale dans la nuit de mercredi à jeudi.
Alors que le
Premier ministre veut "lutter contre le travail précaire, voilà qu'il
considère que les contrats courts saisonniers sont +d'avenir+ pour nos
jeunes", écrit FO dans un communiqué.
FO demande
aux sénateurs qui examineront le texte à la fin du mois "de retirer la
référence aux CDD saisonniers" considérant "que l'argent public, dont
on nous dit qu'il est si rare, n'a pas à subventionner ce type d'emploi".
La CFDT,
par la voix de son N. 2 Laurent Berger, se dit de son côté
"scandalisée" par cet amendement et demande au Sénat "de
l'abroger instamment".
"Il
serait contradictoire pour le gouvernement de vouloir développer des emplois
pour que les jeunes non qualifiés s'insèrent durablement sur le marché du
travail et en même temps accorder des subventions aux employeurs
saisonniers", a déclaré à l'AFP M. Berger.
Le contrat
saisonnier, proche du contrat à durée déterminée (CDD), offre moins de droits,
notamment pas d'indemnité de fin de contrat (ou prime de précarité, équivalente
au minimum à 10% du salaire).
L'amendement
gouvernemental prévoit que le CDD saisonnier pourra être associé à un emploi
d'avenir lorsqu'il comprend une clause de reconduction pour les deux saisons
suivantes et à condition que la durée totale des périodes travaillées ne soit
pas inférieure à 1 an.
Dans le
projet initial, la subvention (de trois ans maximum) devait s'appliquer à des
CDI ou des CDD d'un an (renouvelable).
Le projet,
adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, vise à créer 150.000
emplois d'ici 2014 pour des jeunes pas ou peu qualifiés venant de zones
défavorisées, principalement dans les collectivités locales, les associations
et l'enseignement, public et privé.
Le texte voté
comporte "certaines améliorations (...) visant notamment à limiter les
effets d'aubaine et à améliorer l'accompagnement du jeune", note néanmoins
le syndicat de Jean-Claude Mailly. La CFDT se dit également "satisfaite
que le volet formation du projet de loi ait été renforcé".
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