http://www.beamer-france.org/BanqueDocument/pdf_259.pdf
12 mars 2011 -
L'enquête rendue par le BEA Mer, après un grave accident survenu cet été, à bord d'un vieux gréement en rade de Brest, est un véritable coup de massue dans le monde de la navigation associative.
C'était le 25août, à bord du Notre-Dame-de-Rumengol géré par l'association An Test. Lors d'un empannage, le mât arrière de la gabare casse dans sa partie supérieure et s'écrase sur un couple, en blessant grièvement une femme de 28 ans. La passagère est évacuée par hélicoptère, la jambe broyée au niveau de la cheville (elle est toujours à ce jour en arrêt de travail).
Manque d'entretien
Tous ceux qui naviguent savent à quel point le risque zéro n'existe pas en mer. Particulièrement en embarquant des passagers et a fortiori sur des voiliers lourds et rudimentaires... L'accident qui s'est produit cet été sur le Notre-Dame-de-Rumengol a profondément secoué l'association AnTest, réputée pour son sérieux et la qualité de son encadrement. Le Notre-Dame-de-Rumengol bénéficie d'une solide structure associative et d'un véritable statut d'exploitation commercial (Nuc). Son chef de bord est diplômé et expérimenté. Il est aussi charpentier de marine. Il assure effectuer une fois par semaine une veille régulière des éléments de sécurité et de la mâture. Seulement, ce jour-là, alors que le vent souffle à une vingtaine de noeuds, la sortie devant Brest vire au cauchemar. Les enquêteurs vont remarquer l'état dégradé du mât et constater son entretien insuffisant (l'absence de peinture et de la pourriture à l'endroit de la casse). «C'est par manque d'entretien que le mât est tombé». Elément que réfute tout de go l'association, qui assure que le mât a été régulièrement entretenu et vérifié. «En revanche, nous admettons avoir fait un mauvais choix de bois pour ce mâtinstallé en 2008», reconnaît la directrice d'An Test, Evelyne Cran.
Fabrication maison
En 2001, l'association ne donne pas suite à un devis commandé au chantier du Guip. Elle opte pour une fabrication maison, comme elle l'a déjà fait à trois ou quatre reprises en 30 ans d'existence. Les membres de l'association choisissent et entreposent pendant deux ans un tronc de pin avant de le travailler. Un mât en bois massif plutôt qu'un lamellé-collé proposé par le chantier. Même si cette technique de construction permet de choisir et d'utiliser des bois plus secs et de fabriquer des ensembles qui travaillent moins.
Champignons
Comment un mât en pin massif peut-il pourrir en deux ans? L'examen technique montre que l'eau s'est infiltrée et que le mât a été rongé par les champignons, occasionnant un point de faiblesse et sa rupture. Malgré les contrôles à la pointe de couteau effectués par le chef de bord et son équipier, le point de faiblesse n'a pas été remarqué sur le mât peint, la surveillance étant plus aisée sur un mât verni ou huilé. Le bureau d'enquêtes a aussi regretté que l'on ne puisse pas réduire la surface de cette voile arrière (38 m²) par vent soutenu. Une risée plus forte au moment de l'empannage (une rafale de 36 noeuds enregistrée dans l'après-midi au Portzic) ayant probablement entraîné la rupture du mât fragilisé. Mais les recommandations du BEA Mer vont bien au-delà et pourraient, si elles sont suivies par l'administration, ébranler un milieu déjà fragilisé.
Stéphane Jézéquel
12 mars 2011 -
L'enquête rendue par le BEA Mer, après un grave accident survenu cet été, à bord d'un vieux gréement en rade de Brest, est un véritable coup de massue dans le monde de la navigation associative.
C'était le 25août, à bord du Notre-Dame-de-Rumengol géré par l'association An Test. Lors d'un empannage, le mât arrière de la gabare casse dans sa partie supérieure et s'écrase sur un couple, en blessant grièvement une femme de 28 ans. La passagère est évacuée par hélicoptère, la jambe broyée au niveau de la cheville (elle est toujours à ce jour en arrêt de travail).
Manque d'entretien
Tous ceux qui naviguent savent à quel point le risque zéro n'existe pas en mer. Particulièrement en embarquant des passagers et a fortiori sur des voiliers lourds et rudimentaires... L'accident qui s'est produit cet été sur le Notre-Dame-de-Rumengol a profondément secoué l'association AnTest, réputée pour son sérieux et la qualité de son encadrement. Le Notre-Dame-de-Rumengol bénéficie d'une solide structure associative et d'un véritable statut d'exploitation commercial (Nuc). Son chef de bord est diplômé et expérimenté. Il est aussi charpentier de marine. Il assure effectuer une fois par semaine une veille régulière des éléments de sécurité et de la mâture. Seulement, ce jour-là, alors que le vent souffle à une vingtaine de noeuds, la sortie devant Brest vire au cauchemar. Les enquêteurs vont remarquer l'état dégradé du mât et constater son entretien insuffisant (l'absence de peinture et de la pourriture à l'endroit de la casse). «C'est par manque d'entretien que le mât est tombé». Elément que réfute tout de go l'association, qui assure que le mât a été régulièrement entretenu et vérifié. «En revanche, nous admettons avoir fait un mauvais choix de bois pour ce mâtinstallé en 2008», reconnaît la directrice d'An Test, Evelyne Cran.
Fabrication maison
En 2001, l'association ne donne pas suite à un devis commandé au chantier du Guip. Elle opte pour une fabrication maison, comme elle l'a déjà fait à trois ou quatre reprises en 30 ans d'existence. Les membres de l'association choisissent et entreposent pendant deux ans un tronc de pin avant de le travailler. Un mât en bois massif plutôt qu'un lamellé-collé proposé par le chantier. Même si cette technique de construction permet de choisir et d'utiliser des bois plus secs et de fabriquer des ensembles qui travaillent moins.
Champignons
Comment un mât en pin massif peut-il pourrir en deux ans? L'examen technique montre que l'eau s'est infiltrée et que le mât a été rongé par les champignons, occasionnant un point de faiblesse et sa rupture. Malgré les contrôles à la pointe de couteau effectués par le chef de bord et son équipier, le point de faiblesse n'a pas été remarqué sur le mât peint, la surveillance étant plus aisée sur un mât verni ou huilé. Le bureau d'enquêtes a aussi regretté que l'on ne puisse pas réduire la surface de cette voile arrière (38 m²) par vent soutenu. Une risée plus forte au moment de l'empannage (une rafale de 36 noeuds enregistrée dans l'après-midi au Portzic) ayant probablement entraîné la rupture du mât fragilisé. Mais les recommandations du BEA Mer vont bien au-delà et pourraient, si elles sont suivies par l'administration, ébranler un milieu déjà fragilisé.
Stéphane Jézéquel
3 commentaires:
Bonjour,
Les infos ici,
http://www.beamer-france.org/BanqueDocument/pdf_259.pdf
Claude
Ok!! merci Claude, le lien est actif sur l'article.
Yann
bonjour
La fabrication d'un mât reste une affaire très délicate. ça va de la sécurité de l'équipage et du bateau. Là, c'est un coup de pas de chance. bons vents. chantier naval à saint Philibert 56. www.charpentiermarinemorbihan.fr
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