mardi 10 janvier 2012

SeaFrance liquidée. Louis Dreyfus Armateurs propose de reprendre 300 marins


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Ce midi, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la cessation d'activité de SeaFrance, ce qui a provoqué la colère des salariés : ils ont bloqué pendant une demi-heure l'A1, au niveau du péage de Senlis. Ce matin, Eurotunnel avait annoncé vouloir soutenir le projet de sauvetage de SeaFrance par ses employés en se portant "acquéreur des navires de la compagnie de ferries transmanche", avait indiqué son P-DG dans les colonnes de Libération. Ce soir, NKM annonce que Louis Dreyfus Armateurs propose de reprendre 300 marins. [Vidéos]

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20H20. Louis Dreyfus Armateurs propose de reprendre 300 marins de SeaFrance
Louis Dreyfus Armateurs (LDA) a proposé de reprendre 300 marins de la compagnie de ferries en liquidation SeaFrance sur deux bateaux de LDA, a affirmé sur TF1 la ministre de l'Ecologie et des Transports. Louis Dreyfus Armateurs "propose de mettre dans le détroit deux de ses bateaux et de reprendre 300 marins de SeaFrance, tous des marins français, sous pavillon français, pour assurer la liaison Calais-Douvres", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet.
Dans un précédent projet de reprise de SeaFrance, LDA avait proposé de conserver 500 à 620 emplois, sur les 880 que compte la compagnie de ferries, mais cette proposition avait été rejetée par le syndicat CFDT, majoritaire chez SeaFrance.
18 h. Les représentants de la Scop vont "continuer de se battre"
Les représentants de la Scop candidate à la reprise de SeaFrance ont annoncé leur intention de continuer à se battre et de tenter dans les "prochains jours" de monter un nouveau projet commun avec Eurotunnel.
"Une bataille a été perdue, mais la guerre n'est pas terminée. La Scop existe. Elle est immatriculée et son objectif est de maintenir l'emploi", a déclaré Fouad Barbouch, avocat de la Société coopérative et participative (Scop).
Me Barbouch a rappelé qu'un projet de SEM (Société d'économie mixte), "conditionné à l'intervention d'un partenaire privé", avait été mis sur la table par la région Nord-Pas-de-Calais, notamment.
16 h. Fin du blocage de l'A1, au péage de Senlis
Cet après-midi, quelque 300 salariés de SeaFrance, dont la justice venait d'annoncer la liquidation, ont bloqué durant une demi-heure le péage de Senlis, sur l'A1, entre Paris et Lille.
A partir de 15 h, les salariés ont empêché les voitures de passer dans le sens Paris-Lille et ont gêné le passage dans l'autre sens, suscitant la colère de certains automobilistes, dont quelques-uns ont tenté de forcer le passage. Ils ont mis fin à leur action sauvage vers 15 h 30 et sont remontés dans leurs autobus, alors que d'importants bouchons commençaient à se former sur l'autoroute.
15 h 40. La CFDT "intéressée" par la proposition d'Eurotunnel
La CFDT de SeaFrance a fait part de son intérêt pour l'offre d'Eurotunnel, qui a proposé de racheter les ferries de la compagnie transmanche liquidée par le tribunal de commerce de Paris. "On est intéressé, bien sûr. Il faut explorer toutes les pistes. Maintenant, on attend de voir", a précisé Didier Cappelle, secrétaire général du syndicat CFDT Maritime Nord.
"J'espère qu'on va bientôt avoir un contact avec eux. Pour l'instant, rien n'est prévu. Ni chez eux, ni chez nous. On verra bien", a-t-il ajouté.
"Il n'est pas dit qu'on ne puisse pas trouver un accord avec Eurotunnel et on couperait l'herbe sous le pied à pas mal de gens", a, de son côté, déclaré Eric Vercoutre, secrétaire CFDT du comité d'entreprise de SeaFrance.
15 h 05. Des salariés bloquent l'A1 au péage de Senlis
Quelque 300 salariés de SeaFrance bloquent le péage de Senlis, sur l'A1, entre Paris et Lille. Les grévistes empêchent les voitures de passer dans le sens Paris-Lille et gênent le passage dans l'autre sens, suscitant la colère de certains
automobilistes, dont quelques-uns ont tenté de forcer le passage. A 15 h, des gendarmes sont arrivés sur place.
14 h 10. Sarkozy : "Il y aura une solution crédible pour tous les salariés"
Nicolas Sarkozy a "pris acte" de la décision du tribunal de commerce de Paris, mais a assuré qu'il "y aura une solution crédible (...) pour tous les salariés", ajoutant que le gouvernement recevrait "dès demain" les représentants du personnel pour leur "faire des propositions".
14 h 05. Fillon : "Il faut être capable de trouver une solution" pour les salariés
François Fillon a indiqué que le gouvernement s'efforcerait de "trouver une solution" pour le millier de salariés de la compagnie transmanche SeaFrance. "Il faut être capable de trouver une solution", a déclaré le Premier ministre devant des journalistes en marge de la présentation de ses voeux à Matignon, parlant de "reprendre les discussions" avec les acteurs économiques et politiques du dossier pour sauver des emplois.
13 h 50. Thierry Mariani veut "explorer la totalité des pistes" pour l'emploi
Le ministre des Transports a déclaré que "la totalité des pistes qui vont permettre aux 800 salariés de retrouver un emploi vont être explorées. Notre préoccupation, c'est l'emploi", a-t-il ajouté, précisant que ses "pensées" allaient "aux salariés qui se trouvent dans la situation de perdre leur emploi".
13 h 40. "On a été trahi"
Le trésorier de la CFDT Maritime Nord, syndicat majoritaire de SeaFrance, s'est déclaré "écoeuré" de cette décision, estimant que les salariés avaient été "trahis" par l'Etat.
"Cette décision nous choque. Aujourd'hui, on est écoeuré. On a été trahi encore une fois (par l'Etat, ndlr). On a abandonné les marins et les salariés, a indiqué David Baré, trésorier de la CFDT. C'est assez écoeurant de la part de l'Etat de préférer liquider une boîte pour peut-être la refiler à un groupe étranger. C'est vraiment dommage que l'Etat privilégie un concurrent étranger plutôt que de tout faire pour garder un pavillon français".
13 h. "C'est un gâchis énorme, un gâchis social", selon l'avocat des salariés
La cession d'activité prononcée par le tribunal de commerce de Paris est un "gâchis énorme", a déclaré Me Philippe Brun, l'un des avocats des porteurs du projet de reprise en coopérative ouvrière (Scop).
"C'est un gâchis énorme, un gâchis social d'abord puisqu'il concerne le sort de 1.010 salariés, un gâchis économique également", a-t-il déclaré, en référence aux 880 salariés de SeaFrance à Calais et aux 130 de la filiale britannique. "Je regrette très sincèrement qu'il n'y ait pas eu de volonté politique ferme, définitive, pour faire aboutir notre projet", a-t-il poursuivi.
12 h 30. Le tribunal de commerce prononce la cessation d'activité
Le tribunal de commerce de Paris a décidé de prononcer la liquidation définitive avec cessation d'activité de la compagnie transmanche SeaFrance, en estimant que l'offre de reprise par la coopérative ouvrière n'était pas "valable". "Il n'existe aucune offre de reprise valable. L'activité ne peut être poursuivie. Le tribunal met fin à la période de maintien de l'activité de SeaFrance", selon l'exposé oral des motifs de la décision par les juges.
11 h 38. Le tribunal met sa décision en délibéré à la mi-journée
Le tribunal de commerce de Paris a mis en délibéré sa décision concernant le sort de SeaFrance, "la décision étant attendue d'ici 12 h 30", a indiqué l'avocat des salariés de la compagnie transmanche en liquidation.
Me Philippe Brun a, en effet, indiqué un peu avant 11 h 30 que les juges devaient trancher entre une cessation d'activités de la compagnie ou un nouveau délai demandé par les salariés après l'annonce d'un soutien d'Eurotunnel au projet de reprise par une coopérative ouvrière (Scop).
11 h 35. La SNCF débloque 36 M€ pour des indemnités exceptionnelles
La SNCF a annoncé le versement "d'une somme d'un montant global estimé à 36 M€" pour indemniser les salariés de SeaFrance qui seraient licenciés, indique un communiqué publié ce lundi.
11 h 30. Des dizaines de salariés rassemblés devant le tribunal de commerce
Plusieurs dizaines de salariés sont rassemblés devant le tribunal de commerce de Paris, qui examine le projet de Scop présenté par la CFDT locale pour la reprise de la compagnie de ferries. "Si Jeanne d'Arc a sauvé la France, pourquoi Sarkozy n'a-t-il pas sauvé SeaFrance ?", demande une pancarte brandie par des salariés de la compagnie menacée de disparition, parfois accompagnés de leurs enfants.
Nathalie Dalcroix, membre CFDT du CE, a, elle, exprimé l'inquiétude des salariés. "Cela fait peur. On redoute une liquidation totale, alors qu'on voudrait une cession pour pouvoir continuer à naviguer sous pavillon français", a-t-elle expliqué.
11 h 05. Les non-syndiqués prêts à examiner le projet d'Eurotunnel
Le collectif des salariés non-syndiqués de SeaFrance s'est déclaré prêt à examiner l'offre d'Eurotunnel. "Je suis très surprise de ce nouveau rebondissement. Nous allons bien évidemment l'examiner. Mais nous demandons à avoir plus de détails sur cette offre avant de nous prononcer. Il faut attendre", a déclaré Laurence Le Godinec, l'une des représentantes du collectif des non-syndiqués, qui avait déclaré, vendredi, vouloir "renouer le dialogue avec Louis Dreyfus Armateurs" pour tenter de sauver SeaFrance, menacée de liquidation.
11 h. Louis Dreyfus Armateurs veut se développer dans le détroit du Pas-de-Calais 
C'est une information de Mer et Marine. "A défaut d'avoir pu reprendre SeaFrance, Louis Dreyfus Armateurs va jouer une autre carte pour se développer dans le détroit du Pas-de-Calais avec sa filiale LDLines", écrivent nos confrères. D'après "Marianne", l'armateur français a fait savoir au gouvernement qu'"il envisageait de déployer deux navires dans le détroit. De fait, un est déjà en place depuis le mois dernier. Affrété par la compagnie danoise DFDS, avec qui LDA souhaitait reprendre SeaFrance, le Norman Spirit renforce les trois ferries de DFDS sur la ligne Dunkerque-Douvres".
9 h 50. L'avocat des salariés et la CFDT demandent un report de l'audience
La CFDT de SeaFrance (majoritaire) et l'avocat des salariés ont annoncé qu'ils allaient demander un report de l'audience du tribunal de commerce de Paris, après la manifestation par Eurotunnel de son intérêt pour le projet de reprise par une Scop.
8 h 30. L'intérêt d'Eurotunnel "est une bonne nouvelle", selon Thierry Mariani
Le ministre des Transports a estimé que le soutien d'Eurotunnel à la reprise de SeaFrance par une coopérative ouvrière constituait "une bonne nouvelle".
"Une entreprise comme Eurotunnel qui s'intéresse à SeaFrance, c'est une bonne nouvelle", a-t-il déclaré sur France Info, assurant que "dès qu'(il) la recevra, (il) regardera avec intérêt" la proposition d'Eurotunnel de racheter les navires de la compagnie de ferries transmanche.
LA PROPOSITION D'EUROTUNNEL
"Eurotunnel est candidat pour être majoritaire, quelque part entre 51 % et 100 %, dans une structure de portage qui reprendrait les navires de SeaFrance pour ensuite les mettre à la disposition de la Scop (Société coopérative et participative), qui serait l'opérateur de la compagnie", a indiqué Jacques Gounon, P-DG.
Thierry Mariani, ministre des Transports, a réagi à la proposition : "Une entreprise comme Eurotunnel qui s'intéresse à SeaFrance, c'est une bonne nouvelle", a-t-il déclaré sur France Info, assurant que "dès qu'(il) la recevra, (il) regardera avec intérêt" la proposition d'Eurotunnel de racheter les navires de la compagnie.
Une réunion interministérielle à l'Elysée
Le dossier SeaFrance rebondit au lendemain d'une réunion interministérielle présidée par Nicolas Sarkozy. Réunion qui s'est tenue à l'Élysée et qui visait à «faire un tour d'horizon des solutions possibles pour les salariés», comme l'a souligné la ministre de l'Écologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet. «Le président est très préoccupé par l'avenir des 800 salariés. Dès que la décision du tribunal de commerce sera rendue, le gouvernement réagira et communiquera, avec, comme préoccupation, l'avenir de ces personnes», a insisté Thierry Mariani.
Il y a une semaine, Nicolas Sarkozy était intervenu en faveur de la solution défendue par les syndicats de SeaFrance, filiale de la SNCF, pour lui éviter la faillite. Le chef de l'Etat avait alors demandé à la SNCF d'apporter son aide au projet de Scop. Ce soutien inattendu au plus haut niveau avait conduit le tribunal à reporter sa décision à aujourd'hui.
CFDT : des exclusions pourraient être prononcées
Ce matin, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a déclaré que la CFDT de SeaFrance n'avait pas "un comportement honorable" et qu'il serait "certainement amené dans les jours qui viennent à proposer" des exclusions.
"J'ai un peu honte du comportement de ces militants qui n'ont pas un comportement honorable", a-t-il dit sur RTL, en affirmant que "l'entêtement" de la CFDT de SeaFrance, qui est menacée de disparition, n'était pas "favorable à l'emploi".
"L'entêtement" de la CFDT
Selon François Chérèque, la Scop proposée par la CFDT "n'est pas viable". Il a rappelé qu'il y avait d'autres solutions comme la reprise par Louis Dreyfus Armateurs, associé au danois DFDS, qui proposait de reprendre 640 salariés. "L'entêtement de notre équipe syndicale fait que malheureusement, on risque d'avoir 800 chômeurs plutôt 640 personnes au travail".
Il a, par ailleurs, indiqué "ne pas croire à la solution Eurotunnel", qui espère, selon lui, "l'échec de la coopérative pour avoir un concurrent de moins".

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