Syndicat Maritime Bretagne –
Océans
Avant la
publication d’un rapport de la cour des comptes qui pointerait du doigt le
déficit récurrent des lignes exploitées par Véolia vers les îles du Morbihan,
le Conseil Général exige une réduction drastique du nombre de rotations.
Dès Juillet 2009,
après quelques mois d’exploitation par la Compagnie Océane (filiale de Véolia),
les élus CFDT majoritaires au Comité d’entreprise ont fait expertiser les
comptes de l’entreprise. Les premiers résultats catastrophiques annoncés par la
direction (près de trois millions de déficit) furent vite confirmés et
expliqués. L’analyse était alors sans appel : le nouveau contrat signé
entre le Conseil général et Véolia ne pourrait, en aucun cas, permettre au
délégataire d’équilibrer ses comptes. Pire même, on pouvait s’attendre à un
déficit annuel dépassant le million d’euros tout au long des sept années que
durerait la délégation.
Comment expliquer
cela alors que le précédent délégataire dégageait un bénéfice quasiment
identique aux pertes annoncées par Véolia ?
L’explication est
assez simple, en 2008 Véolia était dans une politique de
« conquête », il fallait « sauter » sur tous les marchés,
quitte à perdre de l’argent. C’est dans cet esprit qu’une proposition
alléchante a été faite aux services du Conseil général qui s’en sont saisi sans
même se demander pourquoi la mariée était si belle !
En Avril 2009, la
CFDT avait adressé à François Goulard un courrier exprimant les inquiétudes et
les doutes des salariés, baisse de revenu, gestion commerciale, maritime et
marketing discutables.
Deuxième alerte en
Septembre 2011, la CFDT dénonce alors les relations curieuses avec la Compagnie
du golfe, elle aussi filiale de Véolia, et les choix incompréhensibles
approuvés par le Conseil général. La décision d’approvisionner Belle-île en
marchandises avec le Melvan, navire de petite taille, en lieu et place des
rouliers Bangor et Vindilis en est l’exemple le plus consternant. Cela revenait
à tenter d’approvisionner un hypermarché avec une camionnette !
Troisième alerte en
Septembre 2012, cette fois Véolia annonce qu’il met en vente la Compagnie
Océane, la stratégie du siège a changé : nous ne nous positionnerons plus
sur des marchés non rentables. Terminée la politique de conquête ! Place à
la bérézina ; Sauve qui peut, on vend tout, Véolia devenue Transdev se
désengage du maritime où il n’aurait jamais dû mettre les pieds, les manœuvres
autour de la SNCM en sont, à cet égard, assez révélatrices.
Aujourd’hui enfin,
la Compagnie Océane serait candidate à sa propre succession avec cette fois la
ferme intention de gagner de l’argent. Deux solutions sont alors à
envisager : soit le Conseil général, responsable des liaisons, met la main
à la poche comme il le faisait pour l’ancien délégataire, soit on coupe dans
les dépenses.
François Goulard
dont l’affection pour les insulaires est bien connue a tranché et fait le choix
de réduire la toile. Moins de rotations, moins de personnel, les insulaires
passeront plus de temps chez eux et redécouvriront les joies de la file
d’attente pour prendre le bateau. Un coup fatal vient d’être porté aux
économies insulaires qui, déjà précaires, risquent de ne pas s’en relever. Nous
aurons des services maritimes qui n’auront plus de public que le nom.
Le Syndicat
maritime Bretagne-Océans CFDT, par la voix de son secrétaire général dénonce
avec la plus grande fermeté cette situation résultant de l’incurie de Véolia et
du mépris du Conseil général du Morbihan à l’égard des territoires insulaires.
Dans les mois qui
viennent, les conséquences de ces choix iniques se feront sentir, la CFDT
prendra alors ses responsabilités en conduisant les actions des salariés pour
défendre leurs emplois.
Claude
Huchet
Secrétaire
Général du Syndicat maritime Bretagne-Océans CFDT
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