vendredi 24 janvier 2014

Syndicat Maritime Bretagne – Océans

Avant la publication d’un rapport de la cour des comptes qui pointerait du doigt le déficit récurrent des lignes exploitées par Véolia vers les îles du Morbihan, le Conseil Général exige une réduction drastique du nombre de rotations.

Dès Juillet 2009, après quelques mois d’exploitation par la Compagnie Océane (filiale de Véolia), les élus CFDT majoritaires au Comité d’entreprise ont fait expertiser les comptes de l’entreprise. Les premiers résultats catastrophiques annoncés par la direction (près de trois millions de déficit) furent vite confirmés et expliqués. L’analyse était alors sans appel : le nouveau contrat signé entre le Conseil général et Véolia ne pourrait, en aucun cas, permettre au délégataire d’équilibrer ses comptes. Pire même, on pouvait s’attendre à un déficit annuel dépassant le million d’euros tout au long des sept années que durerait la délégation.

Comment expliquer cela alors que le précédent délégataire dégageait un bénéfice quasiment identique aux pertes annoncées par Véolia ?

L’explication est assez simple, en 2008 Véolia était dans une politique de « conquête », il fallait « sauter » sur tous les marchés, quitte à perdre de l’argent. C’est dans cet esprit qu’une proposition alléchante a été faite aux services du Conseil général qui s’en sont saisi sans même se demander pourquoi la mariée était si belle !

En Avril 2009, la CFDT avait adressé à François Goulard un courrier exprimant les inquiétudes et les doutes des salariés, baisse de revenu, gestion commerciale, maritime et marketing discutables.
Deuxième alerte en Septembre 2011, la CFDT dénonce alors les relations curieuses avec la Compagnie du golfe, elle aussi filiale de Véolia, et les choix incompréhensibles approuvés par le Conseil général. La décision d’approvisionner Belle-île en marchandises avec le Melvan, navire de petite taille, en lieu et place des rouliers Bangor et Vindilis en est l’exemple le plus consternant. Cela revenait à tenter d’approvisionner un hypermarché avec une camionnette !
Troisième alerte en Septembre 2012, cette fois Véolia annonce qu’il met en vente la Compagnie Océane, la stratégie du siège a changé : nous ne nous positionnerons plus sur des marchés non rentables. Terminée la politique de conquête ! Place à la bérézina ; Sauve qui peut, on vend tout, Véolia devenue Transdev se désengage du maritime où il n’aurait jamais dû mettre les pieds, les manœuvres autour de la SNCM en sont, à cet égard, assez révélatrices.

Aujourd’hui enfin, la Compagnie Océane serait candidate à sa propre succession avec cette fois la ferme intention de gagner de l’argent. Deux solutions sont alors à envisager : soit le Conseil général, responsable des liaisons, met la main à la poche comme il le faisait pour l’ancien délégataire, soit on coupe dans les dépenses.

François Goulard dont l’affection pour les insulaires est bien connue a tranché et fait le choix de réduire la toile. Moins de rotations, moins de personnel, les insulaires passeront plus de temps chez eux et redécouvriront les joies de la file d’attente pour prendre le bateau. Un coup fatal vient d’être porté aux économies insulaires qui, déjà précaires, risquent de ne pas s’en relever. Nous aurons des services maritimes qui n’auront plus de public que le nom.

Le Syndicat maritime Bretagne-Océans CFDT, par la voix de son secrétaire général dénonce avec la plus grande fermeté cette situation résultant de l’incurie de Véolia et du mépris du Conseil général du Morbihan à l’égard des territoires insulaires.


Dans les mois qui viennent, les conséquences de ces choix iniques se feront sentir, la CFDT prendra alors ses responsabilités en conduisant les actions des salariés pour défendre leurs emplois.

Claude Huchet
Secrétaire Général du Syndicat maritime Bretagne-Océans CFDT                                                                                          

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