samedi 10 mars 2012

Promotion de la semaine : toute la SNCM pour 1 euro !


Publié le vendredi 09 mars 2012 à 17H19
Le défi a été lancé au président de la collectivité territoriale de Corse
Proposition à la collectivité territoriale de Corse :
Proposition à la collectivité territoriale de Corse : "Acquérir une participation majoritaire" dans le capital détenu par Transdev (66 % des parts) "pour un euro symbolique".
Photo Cyril Sollier
"Cède compagnie maritime bien implantée depuis plus de 40 ans entre Corse et Continent pour 1 euro".
En substance, c'est la petite annonce rédigée lundi par Gérard Couturier, président du conseil de surveillance de la SNCM. Unique destinataire de son courrier : Paul Giaccobi, président radical de gauche du conseil territorial de la Corse. Plaisanterie ? C'est écrit noir sur blanc : "Je vais suggérer à Monsieur le Président de Veolia Transdev, actionnaire à 66 % de la SNCM, de prendre l'initiative de vous proposer d'acquérir cette participation majoritaire pour un euro symbolique."
"Une chance historique qu'il faut saisir"
L'auteur de la missive n'a rien rajouté hier à son propos pas plus que le destinataire. Paul-Marie Bartoli, président PRG de l'office des transports de la Corse, a livré sur les ondes de France Bleu Frequenza Mora le sentiment général au sein de collectivité : "grotesque, indécent et dérisoire".
Le seul à prendre au mot le dirigeant de la SNCM est Alain Mosconi. Le leader du syndicat des travailleurs corses (indépendantiste) "défend depuis belle lurette la logique publique au détriment du privé. Quand une multinationale propose de céder la SNCM sur un plateau pour 1 euro, il faut la féliciter et accepter. Et l'inviter", non sans une certaine ironie "à aller au bout de la logique : démissionner et partir, puisqu'il ne croit pas à l'avenir de la compagnie". Alain Mosconi incite "le président de l'office des transports à profiter d'une chance historique".
"La région s'occupe déjà du transport ferroviaire"
Côté CGT, Frédéric Alpozzo n'a pas apprécié ce courrier, "au moment où les actionnaires devraient assumer leurs responsabilités vis-à-vis de la société et de ses salariés. On n'imagine pas que ce ne soit pas une initiative individuelle". Gérard Couturier aurait-il agi sans se concerter avec le reste de son état-major ? "Nous n'en savons rien. La direction ne nous fait pas de confidence. En tout cas, les vrais problèmes doivent être réglés". La CGT préfère que "la desserte soit régulée dans le cadre d'un service public". En clair, le syndicat ne souhaite pas que la collectivité régionale remplace le privé. Il pousse à l'inverse le gouvernement à se mouiller davantage.
De ce côté-ci de la ligne, Michel Vauzelle estime lui aussi que "c'est à l'État de prendre ses responsabilités sur tout ce qui relève du service public et de la continuité territoriale". La région Paca ne pourrait-elle pas entrer dans le pot commun ? "Avec le faible produit de notrefiscalité, nous nous occupons déjà du transport ferroviaire. En revanche, si une table ronde est organisée, nous sommes prêts à nous y asseoir".
À se demander si ce courrier n'est pas un coup d'épée dans l'eau de mer. En réalité, il fait partie d'une stratégie de Véolia qui essaye depuis plusieurs mois de se recentrer sur son coeur de métier : l'eau, la propreté et l'énergie. Le transport maritime de passagers n'en fait pas partie. Avant de quitter, plus ou moins progressivement la SNCM et ses 2 000 salariés, l'actionnaire principal anticipe sur un grand déballage autour des conditions de privatisation de la compagnie en 2 006, au cas où le Sénat acceptait une enquête parlementaire sur le sujet. De la "suspicion de prédation" dont fait état le texte, alors "qu'il n'en est rien". C'est pour la faire "taire" mais aussi pour "aider à la création de la compagnie régionale" que Paul Giacobbi a évoquée, que la SNCM est prête à se vendre pour un euro. Même pas le prix d'un billet passager bradé.
Patrice MAGGIO

Veolia Environnement: un fonds de Natixis prêt à entrer dans Transdev



Le fonds Cube Infrastructure, contrôlé par la banque française Natixis, serait favori pour reprendre une partie des 50% mis en vente par Veolia Environnement dans sa coentreprise de transport public Veolia Transdev.

L'assemblée générale des actionnaires du groupe Veolia en mai 2010.
L'assemblée générale des actionnaires du groupe Veolia en mai 2010.
Reuters/Benoit Tessier
Le fonds Cube Infrastructure, contrôlé par la banque française Natixis (groupe BPCE), est favori pour reprendre une partie des 50% mis en vente par Veolia Environnement dans sa coentreprise de transport public Veolia Transdev, rapportent Les Echos mercredi.
"Son offre est suffisamment réaliste pour ouvrir des négociations sérieuses", déclare une source anonyme au quotidien économique, qui indique que "l'issue est relativement proche" dans le dossier Transdev, codétenu jusque-là à 50-50 par Veolia et la Caisse des Dépôts (CDC). Dans le cadre de son plan de redressement annoncé en décembre, Veolia Environnement avait annoncé qu'il voulait se séparer de sa participation dans Veolia Transdev --dont le nom doit prochainement changer-- pour se recentrer sur l'eau et les déchets. Selon Les Echos, Cube Infrastructure, qui offre le meilleur prix, ne serait néanmoins pas en mesure de reprendre la totalité de la part de Veolia et "négocie, a priori, une participation minoritaire, d'au moins 20%".
L'offre de Cube dépasse celle de trois autres fonds, dont les américains Carlyle et CVC, écrit le quotidien. Le directeur général de la Caisse des Dépôts Augustin de Romanet a publiquement affirmé depuis décembre qu'il privilégiait un investisseur financier comme nouvel actionnaire plutôt qu'un industriel, sans exclure une montée au capital de la Caisse des Dépôts faute d'alternative. L'institution financière publique aurait donné son aval à l'entrée de Cube au capital, selon Les Echos. Mi-janvier, M. de Romanet avait plaidé pour arriver "le plus vite possible" à une solution afin de présenter un "actionnariat stabilisé" aux clients de Veolia Transdev.
Veolia réunit mercredi matin son conseil d'administration, sur fond de guerre des chefs entre le directeur général Antoine Frérot et son prédécesseur, le patron d'EDF Henri Proglio, toujours administrateur.