Syndicat Maritime Bretagne - Océans
Communiqué
de presse
Lorient le 24 septembre 2014
S’il ne fallait
retenir qu’une chose du rapport de la chambre régionale des comptes sur le
transport maritime dans le Morbihan, la CFDT maritime Bretagne-Océans garderait
un simple chiffre discrètement évoqué en haut de la page 27 du document :
la participation financière du Conseil Général pour la délégation de service
public vers les îles du large a été réduite en 2008 de 20% par rapport à celle
du précédent contrat. Celle pour l’Île d’Arz ayant quant à elle été maintenue.
Les quais de Conleau sont assurément plus proches de la mairie de Vannes que
ceux D’Hoëdic, Houat, Belle-Île ou Groix.
La question qui se pose est : comment, alors même que le contenu
des services proposés par Veolia était supérieur à l’offre précédente, les
responsables du Conseil Général ont-ils pu faire le choix de ce moins disant
financier ? Etaient-ils assez naïfs pour croire que le futur délégataire
pouvait dégager un bénéfice alors qu’il prenait, par ailleurs, en charge une
grande partie de l’entretien des navires payés précédemment par le Conseil
Général De fait, ce dernier point accentue d’autant le désengagement du CG56
vis-à-vis des îles du large qui dépasse donc les 20% annoncés.
La CFDT Maritime Bretagne-Océans considère que ce choix était, en fait,
parfaitement réfléchi, c’est le coup d’après qui a été joué en 2008. En
précipitant un délégataire bien complaisant dans les déficits, on pourrait en
2014 arguer de ces pertes pour présenter l’addition aux usagers et aux
salariés.
Il reste que l’on peut se poser la question de la gestion antérieure et
du violent « retour de balancier » constaté en 2008 où les bénéfices
annuels de l’ancien délégataire qui flirtaient avec les 2,5 millions se
transforment en 3,5 millions de perte pour Veolia.
Les salariés ont été les premières victimes de ce « retour de
balancier » puisqu’ils ont subi dès 2008 une perte de revenu annuelle
allant de 1 500 à 2 000 euros et l’on comprend mieux aujourd’hui l’absence de
réponse concrète aux différente alertes et demandes d’explication adressées au
Président du Conseil Général. La CFDT ne se fait donc guère d’illusion sur le
sort qui sera réservé aux personnels dans un futur proche.
Les usagers ont vite compris qu’ils étaient, eux aussi visés et, même
si les choses se précisent aujourd’hui, ils seront heureux d’apprendre qu’en
2010 la formule d’indexation des tarifs qui devait conduire à une baisse
provoquée par une forte chute du prix des carburants n’a pas été appliquée. Et
si la chambre des comptes dénonce que cela se soit fait avec l’avis favorable
de la commission paritaire mais sans délibération, elle ne va pas jusqu’à
chiffrer cette baisse.
Les usagers savent donc aujourd’hui que la formule de réactualisation
des tarifs, tant flattée par les décideurs, ne fonctionne qu’à la hausse.
On retiendra aussi de ce rapport, qu’au moment de se présenter pour la
reprise de l’activité, Veolia a sous-estimé les charges et surestimé les
produits, sans que personne ne s’en émeuve dans les services du Conseil
Général. Ces mêmes services sont, par ailleurs, sérieusement épinglés sur leurs
choix en matière de renouvellement du matériel naval conduisant à une flotte
bien souvent inadaptée au trafic.
La CFDT se rappelle à cette occasion avec quelle promptitude avaient
été écartés des débats les officiers qui, au moment de la conception des Bangor
et Ile de Groix, avaient mis les têtes pensantes du Conseil Général en garde
sur ces projets inadaptés.
Les personnels sédentaires sont mis en cause dans l’augmentation de la
masse salariale. On évoque la mise en place d’une nouvelle convention
collective. Cette nouvelle convention n’a fait évoluer que très marginalement
les salaires puisque sa principale mesure visait uniquement à ce que personne
ne soit payé en dessous du SMIC ! Ne devrait-on pas plutôt regarder du
côté du train de vie d’une direction qui a multiplié par quatre le nombre de
cadres et de véhicules de fonction, tout en s’assurant bien de faire remonter à
Veolia les subsides qu’elle réclame, que les bénéfices soient, ou non, au
rendez-vous ?
Quelques soient les solutions adoptées pour un retour, par ailleurs
souhaitable, à l’équilibre financier des liaisons maritimes, la CFDT met en
garde contre toute atteinte aux conditions sociales des salariés qui ont déjà
largement payé les conséquences de l’incurie des décideurs.
Claude HUCHET,
Secrétaire Général.
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