mardi 26 juin 2012

Rouliers des armées : La CFDT Maritime réclame des navires 100% français


Un roulier affrété débarquant un canon Caesar au Liban
crédits : EMA


26/06/2012

Les syndicats de la Marine marchande montent également au créneau sur le dossier des futurs rouliers destinés à transporter les matériels militaires vers les bases outre-mer et les théâtres d'opérations extérieurs. Ainsi, la CFDT Maritime Normandie demande que les futurs navires soient armés avec des équipages français et réalisés à Saint-Nazaire. Alors que le ministère de la Défense et CMA CGM sont entrés en négociations exclusives en vue de signer le contrat destiné à assurer la logistique maritime des armées françaises, le syndicat a écrit le 29 mai dernier au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, auquel il demande un rendez-vous. « Notre organisation syndicale reste attentive au contenu du cahier des charges inhérent à cet appel d'offres, notamment en ce qui concerne l'armement des futurs navires. Il serait difficilement concevable qu'un tel projet financé par l'Etat ne se traduise pas par des retombées économiques liées à la création d'emplois dans le secteur de la Marine marchande française », explique la CFDT, qui rappelle que les difficultés économiques rencontrées ces dernières années ont « entrainé le déclin de la flotte française et des emplois de navigants ».

Des équipages tricolores

Pour l'heure, les négociations se poursuivent donc entre le ministère et CMA CGM, avec pour objectif d'aboutir à une signature cet été pour une mise en oeuvre de ce contrat de partenariat public privé (PPP) en 2014. Pour assurer les besoins en transport des armées, une flotte de cinq nouveaux navires rouliers doit être construite. Deux seront affrétés à l'année par le ministère de la Défense pour assurer le service courant, les trois autres devant pouvoir être mis à disposition sous faible préavis pour répondre à d'éventuels besoins de projection. En dehors de ses périodes militaires, cette flottille de complément sera exploitée sur les lignes commerciales de CMA CGM. Le groupe compte armer les futurs navires sous pavillon français, mais cela ne signifie pas que les équipages seront constitués exclusivement de nationaux. Avec le Registre International Français (RIF), seuls quelques officiers peuvent en effet être de nationalité française, sur la vingtaine de membres d'équipage armant ce type de bateau. Dans ces conditions, la CFDT réclame des engagements de l'Etat et de l'armateur afin que les équipages soient 100% français, au moins pour les deux navires qui seront affrétés à l'année par les armées.

« Nous soutenons pleinement l'action des camarades de STX France »

En dehors de la question des équipages, le syndicat apporte également soutien à la CFDT de STX France, qui demande, comme d'autres organisations du chantier, que les futurs navires soient réalisés à Saint-Nazaire, où la charge de travail va considérablement baisser dans les mois qui viennent. « Tant la construction que l'armement de ces navires doivent être générateurs d'emplois en France, puisqu'il s'agit d'un marché public. Pour nous, construire ces rouliers à Saint-Nazaire est une évidence et nous soutenons pleinement l'action de nos camarades de STX France. Concernant la rencontre que nous demandons à Jean-Yves Le Drian, nous avons d'ailleurs proposé que nous y allions en délégation commune ».
Du côté de la CFDT de STX France, on rappelle que ces rouliers peuvent constituer une véritable bouée de sauvetage pour Saint-Nazaire : « Alors que le carnet de commande de STX est vide et qu'il est urgent de retrouver du travail pour les bureaux d'études et les ateliers, c'est une opportunité que nous ne pouvons laisser passer pour les salariés de la navale et le bassin d'emploi de Saint-Nazaire. Alors que CMA CGM bénéficie de commandes d'Etat, nous demandons la conditionnalité de ces contrats à la construction de ces bateaux en France », explique la CFDT des chantiers, dont l'appel a été relayé par la Fédération Générale de la Marine marchande.

Aucun commentaire: