par Benjamin Mallet et Caroline Jacobs
PARIS (Reuters) - Veolia Environnement a publié jeudi des résultats semestriels fortement pénalisés par des dépréciations d'un total de 800 millions d'euros et annoncé qu'il quitterait d'ici la fin 2013 près de la moitié des pays où il est aujourd'hui présent.
Le numéro un mondial des services à l'environnement, qui va concentrer ses activités sur moins de 40 pays contre 77 aujourd'hui, a égalemen t annoncé sa future sortie du transport au Maroc, de la propreté en Egypte et de l'activité Marine Services aux Etats-Unis, ainsi que son "désengagement significatif" d'Europe du Sud.
Veolia prévoit en outre d'accélérer ses réductions de coûts, attendant désormais au moins 150 millions d'effet positif sur son résultat opérationnel 2013 et 250 à 300 millions en 2015, en complément de son plan d'efficacité annuel d'au moins 250 millions.
"La pression que nous connaissons sur les prix de nos services exige d'aller plus vite et plus loin. Les résultats apparaissent beaucoup trop lentement, c'est pourquoi je veux désormais accélérer très significativement la mise en oeuvre de (notre) politique de transformation du groupe", a déclaré le PDG Antoine Frérot.
"Nous aurons, c'est vrai, un groupe plus petit dans un an et demi. Plus petit mais, je pense, plus rentable."
Veolia détaillera fin 2011 son plan de restructuration, a indiqué Antoine Frérot, qui a succédé en 2009 à Henri Proglio, devenu PDG d'EDF. La réduction de la présence géographique du groupe concernera "moins de 10%" du chiffre d'affaires 2010, a-t-il précisé.
En matière de dividende, Veolia s'est engagé à maintenir pour 2011 un taux de distribution "élevé" par rapport au résultat net récurrent. Ce taux sera compris "entre 50% et 100%", a dit Antoine Frérot, sans toutefois se prononcer sur un maintien du dividende au niveau de 1,21 euro versé pour 2010.
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Le PDG de Veolia a également déclaré qu'il continuait de privilégier l'hypothèse d'une introduction en Bourse du nouvel ensemble qu'il forme avec Transdev dans le transport de voyageurs et que la réorganisation des activités dans l'eau en France - qui subissent une "forte pression sur les prix" - pourrait se traduire par des plans de départ volontaires.
A 11h35, le titre Veolia perdait 6,05% à 13,435 euros, enregistrant la plus forte baisse du CAC 40 (+0,09%) et un plongeon de 38,6% depuis le début 2011.
"La lourde restructuration (...) nettoyant les erreurs et les inerties de l'héritage du précédent 'management' est un élément positif. Reste la question de la visibilité sur le retour de la croissance en 2012-2013 (...) et du dividende payé l'an prochain", a estimé dans une note un analyste basé à Paris.
Veolia a accusé au premier semestre une perte nette part du groupe de 67,2 millions d'euros (contre un bénéfice de 374 millions), une capacité d'autofinancement opérationnelle de 1.741 millions (-3,5% hors Veolia Transdev), un résultat opérationnel récurrent de 938 millions (-10%) et des ventes de 16.287 millions (+15,5%).
Le groupe a en particulier subi les mauvaises performances de ses activités en Europe du Sud, en Afrique du Nord - dans l'eau et le transport au Maroc et dans la propreté en Egypte - et aux Etats-Unis dans l'activité Marine services.
Les dépréciations d'actifs concernent l'Italie à hauteur de 476 millions d'euros en raison de difficultés opérationnelles dans l'énergie et dans l'incinération et de perspectives limitées dans la gestion de l'eau dues, notamment, au financement des clients du groupe.
FRAUDE AUX ÉTATS-UNIS
"Nous envisageons (...) de revoir assez profondément notre position en Italie, même si nous nous refusons à donner la liste précise des actifs qui seront mis à la vente", a déclaré le directeur financier Pierre-François Riolacci.
Pour l'activité Marine services aux Etats-Unis, qui travaille pour l'industrie pétrolière, le groupe a constaté une fraude d'un montant total de 90 millions d'e uros sur les exercices 2007 à 2010.
Veolia a rappelé ses objectifs 2011, partiellement revus à la baisse vendredi, avec des prévisions de croissance organique de son activité, de cessions d'actifs d'au moins 1,3 milliard d'euros, de free cash flow positif après paiement du dividende et d'économie de coûts d'au moins 250 millions.
En termes de résultats, il vise toujours un opérationnel récurrent "en léger retrait" à change constant par rapport au chiffre publié en 2010 (hors Veolia Transdev).
Denis Gasquet va en outre quitter ses fonctions à la tête de la Propreté, particulièrement touchée par la crise, et prendre la responsabilité d'une équipe dédiée à l'organisation et à la réduction des coûts. Il est remplacé par Jérôme Le Conte, directeur des opérations de l'activité depuis fin 2009.
Edité par Dominique Rodriguez
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