samedi 26 février 2011

Qui paie pour les marins en escale à Kergroise ?



Un équipage philippin, souriant, en escale à Kergroise. Ces marins, comme d'autres, ont besoin des structures de Marin'Accueil pour se délasser, contacter leurs familles. / Photo : Thierry Creux

Ce ne sont pas les petites tours Eiffel vendues par Marin'Accueil aux équipages étrangers qui font bouillir la marmite des bénévoles. Ils sont fatigués de quémander des subventions.

3 400 marins ont été accueillis en 2010, par Marin'Accueil. Installés dans un bungalow, sur les quais, les bénévoles et la permanente Emmanuelle Trocadero se relaient pour aller chercher les équipages, leur proposer leurs services. « Avec la grève des dockers et des grutiers de ces dernières semaines, notre activité s'est encore intensifiée, car les marins sont restés bloqués plus longtemps au port de commerce. » résume Hervé Le Badezet, qui hier à la faveur de l'assemblée générale, était appelé à prendre la présidence de l'association, succédant à Jacques Postic.



L'exemple de Nantes-Saint-Nazaire



En échange, ils ne reçoivent pas grand-chose de la part des responsables portuaires, tant chambre de commerce qu'opérateurs portuaires. « Nous bouclons avec difficulté, notre budget de 50 000 € grâce aux subventions des collectivités et la générosité des donateurs. »



À cela, s'ajoutent quelques contributions, assez maigres, des professionnels dont les activités sont liées au port de commerce : pilotes, lamaneurs, par exemple. « Nous avons bien une petite boutique, mais ce ne sont pas les tours Eiffel à 2 € ou les casquettes estampillées « Paris » qui suffisent à remplir les caisses. » Des articles dont sont friands les matelots qui, en posant le pied à Lorient « pensent France plutôt que Bretagne. »



Pourtant au niveau national, les choses ont un peu avancé. Une commission du bien être des gens de mer a été mise en place. Reste à l'appliquer. Dans certains ports de l'Atlantique, les choses ont été clarifiées. « Par exemple à Nantes-Saint-Nazaire, une prime à la tonne débarquée a été instaurée. Elle est récoltée par les Douanes qui reversent les sommes au Sea Men's club local. » Marin'Accueil, vieille de 23 ans, pionnière dans le domaine en France, aimerait que Lorient s'inspire de ses voisins. Une avancée toutefois : « La région Bretagne, propriétaire du port de commerce a réalisé un audit sur notre association, pour en comprendre le fonctionnement et les charges. Le 8 mars, nous allons avoir les résultats. » Tous espèrent qu'une vraie politique de financement sera imaginée. « Nous passons trop de temps à chercher de l'argent, plutôt que de nous occuper de tous ces marins étrangers, qui ont besoin de nous. »





Françoise ROSSI. Ouest-France

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