mardi 5 janvier 2010

L'accident du pétrolier Doris passe au rapport




L'accident du pétrolier Doris passe au rapport

Une fois délesté de ses 14 400 tonnes de gazole, le Doris, gouvernail et hélice abîmés, avait été pris en remorque pour être réparé à Rotterdam. : Archive Patrick GuiguenoUne fois délesté de ses 14 400 tonnes de gazole, le Doris, gouvernail et hélice abîmés, avait été pris en remorque pour être réparé à Rotterdam. : Archive Patrick Guigueno
Le 3 avril 2009, le pétrolier norvégien avait accroché une bouée devant Larmor avant de talonner une roche face à la Citadelle de Port-Louis. Le BEA-mer vient de rendre son rapport d'enquête.
Brume épaisse et chenal étroit

La visibilité n'était pas bonne le 3 avril, au petit matin. Une brume, épaisse par endroits, nappait le chenal d'accès à la rade de Lorient, lui-même étroit. Ces conditions, naturelles, sont considérées par le Bureau d'enquêtes sur les événements de mer (BEA-mer) comme « un facteur aggravant » en cas d'avarie ou d'écart de route. Le cas du Doris.

Le commandant en cause

Le commandant du pétrolier était lui-même à la barre, relève le BEA-mer. « Surprenant et contraire aux pratiques », selon les enquêteurs. Le fait de tenir la barre ne permet pas au commandant d'assumer pleinement son rôle de responsable du navire. De plus, note encore le BEA-mer, les indications de barre (à droite) données par le pilote n'ont pas été répétées. Ce qui ne permet pas d'avoir la certitude que les ordres ont bien été compris. Donc correctement exécutés. Pour le BEA, cette organisation du travail constitue un « facteur déterminant » de l'accident.

La décision du pilote

Pour le BEA-mer, la décision du pilote de Lorient de faire entrer le Doris au port, dans des « conditions de visibilité fortement réduite », voire « nulle », constitue un « facteur potentiellement aggravant », dans la mesure où ni commandant ni son second ni le marin, présents à la passerelle du pétrolier, ne s'étaient rendu compte que le navire avait déjà accroché la bouée Écrevisse. Il était donc moins manoeuvrant.

Les recommandations du BEA-mer

Les recommandations du BEA-mer ont pour objectif d'éviter qu'un tel accident se renouvelle. Il rappelle aux commandants de « mettre en place une organisation de passerelle leur permettant d'exercer leur responsabilité » et de « ne pas prendre eux-mêmes la barre en eaux resserrées ». Aux pilotes, le Bureau recommande de « respecter en passerelle les procédures normalisées de transmission des ordres » (faire répéter les indications de barre).

Charles JOSSE.Le rapport complet sur

www.beamer-france.org

Ouest-France

Aucun commentaire: