samedi 15 novembre 2014


Syndicat Maritime Bretagne - Océans





Lorient le 14 novembre 2014

Monsieur François GOULARD
Président du Conseil Général du Morbihan et ses conseillers.
Hôtel du département
2, rue de Saint – Tropez
B.P 400, 56009
Vannes Cedex.

                                                                                                                 

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers,


         Dès avril 2009, après avoir pris connaissance des résultats financiers catastrophiques de la Compagnie Océane, je me suis adressé à Mr Joseph Kergueris, alors Président du conseil Général pour l’avertir des lourdes conséquences que ces résultats impliquaient pour les personnels de l’entreprise. Une perte minimum de 1400 euros annuelle par employé était alors constatée et une dizaine de personnes avaient, de leur « plein gré », c’est comme ça chez Véolia, décidé de quitter la Compagnie
        En avril 2009, c’est à vous, Monsieur le Président, que je me suis adressé pour dénoncer la sous-traitance à des Compagnies « amies de Véolia » de certains services prévus dans la délégation de service publique des îles du Morbihan Vous avez alors fait le choix de me faire répondre par l’un de vos fonctionnaires, l’un de ceux qui, depuis des années, soutiennent, approuvent et participent par ignorance aux décisions d’un délégataire qui n’a jamais su faire la différence entre un chef de gare et un chef de quart !. Le maritime représente pour Véolia ou Transdev un terrain de jeu financier au même titre que le ferroviaire le métro ou le bus.
         Septembre 2012 enfin, Véolia met en vente la Compagnie Océane ! Rien que ça !, nul ne saura jamais ce qui aura conduit le groupe à revoir cette décision…
Tout au long de ces sept années, les personnels auront dû faire face aux plaintes et récriminations des clients et des usagers tout en étant dans l’obligation de placer les produits dérivés imaginés par un service marketing singulièrement silencieux lorsqu’il faut aujourd’hui, vendre de merveilleuses cartes d’abonnement qui doublent le prix des traversées.
          Courber le dos, baisser les yeux, raser les murs, voici ce qui est aujourd’hui imposé aux personnels de la Compagnie Océane qui se retrouvent seuls à devoir assumer les décisions que vous voulez prendre sur les conseils d’une chambre régionale des comptes aux ordres et d’un délégataire qui n’aura su en sept ans que couler une entreprise par son incapacité à gérer sainement l’exploitation de nos lignes tout comme celle de la Corse…


Monsieur le Président, chacun s’accorde à dire aujourd’hui que vous êtes un fin manœuvrier, le marin que je suis sait bien pourtant que la manœuvre n’est qu’une partie de l’expédition maritime, la plus visible et la plus périlleuse certes, mais pas la plus importante. La vie d’un service maritime délégué se construit au jour le jour et le moins que l’on puisse dire est que vos services ont failli dans le contrôle des délégations successives. Vous voici donc contraint, à vous en croire, à entreprendre une manœuvre d’urgence pour redresser une barre que vous avez confiée à des marins d’eau douce, à moins que ce ne soit à des pirates.
          Votre dernière manœuvre consiste aujourd’hui à laisser pourrir une situation dans laquelle les personnels de la Compagnie Océane se retrouvent seuls à affronter la colère justifiée des insulaires. Seuls, car les « capitaines d’industrie » qui vous soufflent à l’oreille des grilles tarifaires « magiques » ont laissé aux équipages des gares et des navires le soin de gérer une crise qu’ils ne peuvent que subir. Aux marins de glisser en douce des billets gratuits aux passagers qui n’ont pu accéder aux gares maritimes ; aux personnels des gares de surveiller nuit et jour les grévistes de la faim et à eux tous d’affronter dans leur vie de tous les jours les reproches des usagers que les responsables se gardent bien de rencontrer.

         Monsieur le Président quelles que soient les décisions que vous serez amené à prendre dans les jours qui viennent, sachez que le Syndicat maritime Bretagne CFDT ne laissera pas les salariés de la Compagnie Océane en assumer seuls les conséquences. Il apparait clairement aujourd’hui que le dossier de la future DSP est « mal ficelé » et que les dernières mesures que vous annoncez le sont dans une urgence qui méconnait les réalités insulaires.
            Je vous exhorte donc à prendre en compte les demandes et argumentations qui vous sont régulièrement apportées afin de trouver une issue honorable à ce conflit, faute de quoi, il ne me restera plus qu’à appeler les personnels de la Compagnie Océane à une grève générale afin qu’ils ne soient plus les seuls à assumer les conséquences de vos choix et du silence coupable des dirigeants de la Compagnie.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers, le Syndicat Maritime Bretagne-Océans CFDT attend vos réponses et reste disponible pour une rencontre lors de laquelle nous pourrons, par notre connaissance des lignes et des services, vous apporter un éclairage que vos services ont toujours refusé de prendre en compte.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations.


Claude Huchet,

Secrétaire Général  du Syndicat Maritime Bretagne- Océans CFDT.

2 commentaires:

sauzon@gmail.com a dit…

Je trouve inadmissible le traitement tarifaire réservé aux " enfants de belle ile ", pour ce qui est des tarifs "marchandise hors première nécessité", j'émets de fort doute a mon engagement pour défendre des prix prohibitif déjà appliqué a Belle-ile, je suis loin d'être le seul a le penser, la mobilisation et la greve générale ne sont pas du tout des vents portant à bord des navires actuellement. CQFD

Anonyme a dit…

Il ne faut pas tout mélanger
à ce jour, un nombre non négligeable d'ETP sont supprimés
Les saisonniers vont rester au sec
mais ça bien sûr....c'est pas grave...
c'est......les autres.

Claude Huchet