dimanche 11 décembre 2011

Veolia-Transdev : la désillusion au bout du mariage



Le 06 décembre 2011 par Olivier Cognasse
Bus Transdev
© D.R.
  Le patron de Veolia Environnement a annoncé, ce mardi 6 décembre, la cession d'ici à deux ans des activités transport de son groupe. Neuf mois après la fusion avec Transdev, cette décision a de quoi surprendre.
Le 3 mars dernier, Antoine Frérot, le Pdg de Veolia et Jérôme Gallot, le tout nouveau directeur général de la filiale transport annonçaient la fusion de Veolia Transport et de Transdev. Et tout le monde applaudissait la création d'un géant français du transport public qui réalise un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros.
Le capital est détenu à parts égales par Veolia Environnement et la Caisse des dépôts (CDC). Malgré quelques déboires sur le sol français avec des autorités organisatrices habituées à Transdev et réticentes envers le nouvel opérateur, il avait enregistré quelques succès comme récemment à New-York (réseau de bus de Long Island) et au Chili (Réseaux de bus à Santiago). Et il lance Thelo le premier opérateur de chemins de fer privé sur le sol français avec l'italien Trenitalia. Le 11 décembre prochain, circulera le premier Paris-Venise…
En 2010, la Ratp avait dû céder ses parts (25,6 %) dans Transdev en échange de 340 millions d'actifs en France, en Suisse, en Italie et au Royaume-Uni. Une bonne opération pour la régie. Selon un proche du dossier, "c'était plutôt l'occasion de clarifier, pour Transdev ancienne formule, et la RATP, une situation qui était figée et de récupérer des actifs plutôt que des finances". Sous la double pression du patron de Veolia, Henri Proglio et de son ami Nicolas Sarkozy, l'ancienne Compagnie générale des eaux avait hérité de cette société au détriment de Keolis.
Aujourd'hui, Antoine Frérot annonce : "nous avons décidé de rechercher de nouveaux actionnaires pour l'activité transport. Elle présente en effet moins de synergie avec nos autres activités et nécessite d'y consacrer d'importants moyens financiers. Veolia n'est pas le mieux placé pour assurer le développement de Veolia Transdev". Quel constat d'échec ! Et de proposer une solution dans les deux ans à venir.
"L'activité transport peut intéresser les partenaires actuels mais aussi des investisseurs financiers ou industriels. Les premiers contacts ont déjà été pris mais rien n'est fait. (…) L'allègement de Veolia Transdev se fera soit par une vente, soit par dilution d'actions". Une telle décision, neuf mois après la fusion permet de se poser quelques questions ?
Est-ce que cette opération était seulement destinée à rendre la mariée plus belle, afin de la vendre plus facilement ? Aujourd'hui, alors que la France est souvent montrée du doigt par Bruxelles pour la fermeture de son marché, n'est-ce pas l'occasion d'ouvrir le capital à un partenaire étranger.
Et on ne peut s'empêcher de penser à la grande rivale de la SNCF, la Deutsche Bahn, l'un des rares opérateurs à avoir les moyens financiers en Europe ou à des groupes asiatiques comme MTR. Certains spécialistes du secteur évoquent des groupes puissants comme Vinci. Mais on ne peut pas écarter Keolis et la RATP d'un éventuel tour de table. Pierre Mongin, le patron de la régie qui rêvait à l'époque de prendre les manettes de Transdev, n'a peut-être pas renoncé…

jeudi 8 décembre 2011

Veolia va se séparer de sa branche transport

MER ET MARINE


Le ferry Napoléon Bonaparte, de la SNCM
crédits : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU


08/12/2011

Dans un contexte financier difficile et après la dégringolade (-58%) de son titre en bourse, Veolia, par la voix de son président Antoine Frérot, a annoncé hier un important programme de restructuration de son activité. Le but du jeu est clair : réduire la dette du groupe, actuellement de 15 milliards d'euros pour un chiffre d'affaires de 35 milliards et rassurer les investisseurs. Pour cela, Veolia a décidé de se recentrer sur trois métiers : l'eau, la propreté et le service énergétique. Et de se séparer de son activité transport en se désengageant de sa filiale Veolia Transdev, actuel leader européen du transport de voyageurs, spécialisée dans les réseaux urbains, ferroviaires et maritimes. L'activité Transports, selon Antoine Frérot, présente « moins de synergie avec nos autres activités et nécessite d'y consacrer d'importants moyens financiers. Veolia n'est pas le mieux placé pour assurer le développement de Veolia Transdev »
Cette dernière, créée en mars dernier, est détenue à parité par Veolia et la Caisse des Dépôts et Consignations. Veolia compte dans les deux ans à venir « recomposer » l'actionnariat de sa filiale, soit via une vente, soit au travers d'une dilution de ses actions.

L'Ile de Groix, de la Compagnie Océane (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

66% dela SNCM et des contrats de délégations de service public

Pour mémoire, Veolia Transdev gère plusieurs lignes maritimes en France, avec notamment la délégation de service public pour la desserte des îles du Morbihan (avec la Compagnie Océane et la Compagnie du Golfe), la desserte de l'île d'Aix et des îles du Frioul. Veolia est également actionnaire à 66% de la SNCM, qui projette de lancer un grand plan d'investissement en commandant 8 nouveaux navires pour la desserte de la Corse.
« L'activité transports peut intéresser des partenaires actuels mais aussi des investisseurs financiers ou des industriels. De premiers contacts ont déjà été pris, mais rien n'est fait », a précisé Antoine Frérot. La Caisse des Dépôts et Consignations a indiqué, de son côté, qu'elle n'avait « aucun projet de désengagement, ni à court ni à moyen terme ». Des noms d'industriels intéressés circulent déjà. Parmi eux, le principal concurrent français de Veolia, RATP Dev - Keolis, les Britanniques de FirstGroup ou encore les Allemands de Deutsche Bahn.

mercredi 7 décembre 2011

Communiqué CFDT Syndicat Maritime Bretagne

Bonjour à toutes et tous,

Vous trouverez, en pièce-jointe une rapide revue de presse résumant, dans les premiers articles, les décisions prises par la direction de Véolia.
Ces annonces ne peuvent qu’inquiéter un peu plus les personnels de la Cie Océane qui commençaient à peine à « digérer » les conséquences du changement de délégataire intervenu en 2008.

Comme nous, les 31000 salariés de Véolia transport France attendent désormais de savoir quel sera leur avenir.

Les premier contacts avec les représentants CFDT du Comité de groupe ne nous permettent pas d’en savoir beaucoup plus sur le sort qui nous sera réservé.
Il semble néanmoins que Véolia se donne 2 ans pour boucler cette opération et que la piste d’un repreneur unique soit privilégiée. Dans cette hypothèse seul un grand groupe, industriel ou financier aurait les « reins assez solides » pour procéder à une telle acquisition.
 La caisse des dépôts et consignations, actuellement actionnaire à 50% du groupe, pourrait, dans un premier temps, en reprendre la totalité.
Reste à savoir ce qui se passera par la suite; irons-nous vers un démantèlement par secteurs d’activité ( Ferroviaire, routier, maritime…)? et même, par la suite, vers une vente par « appartements » ( compagnie par compagnie) ; il est trop tôt pour le dire.

Le 13 Décembre, lors de la réunion du Comité d’entreprise de la Cie Océane, nous questionnerons notre direction ; mais, à moins que par miracle, la situation ne soit clarifiée d’ici là, nous avons peu à attendre des réponses de nos dirigeants qui, cette fois, se retrouvent dans la même galère que nous.

En revanche, le 14 Décembre, se tiendra le Comité de groupe où les représentants de la CFDT pourront questionner directement Antoine Frérot le président de Véolia France ; c’est lui qui a pris la décision de se séparer de la branche transport.
Nous pourrons alors vous tenir informés avec un peu plus de précision.

Ainsi, alors qu’un certain nombre de dossiers sont sur la table pour les élus, nous allons probablement devoir affronter une situation d’une toute autre importance qui risque de reléguer au second plan les sujets en cours actuellement.

Nous allons impérativement devoir mettre de côté nos dissensions ou petites querelles internes et soutenir l’action de nos représentants. Notre section est forte de 102 adhérents (27 sédentaires et  75 navigants), nous avons donc les moyens de faire entendre notre voix.

Dès que nous en saurons plus sur les conséquences des actions en cours, nous interpellerons les « décideurs » pour que les personnels ne fassent pas, une fois de plus, les frais de cette situation nouvelle.

Amicalement

Claude Huchet

mardi 6 décembre 2011

Communiqué CFDT



Veolia Environnement sort de son activité transport


France
Transports mardi 06 décembre 2011

Le groupe Veolia Environnement a annoncé ce mardi qu’il allait sortir de son activité dans les transports publics et quitter sa filiale commune avec la Caisse des dépôts (CDC) Veolia-Transdev, pour se concentrer sur ses trois autres métiers (eau, propreté, services énergétiques).
« Le groupe accélère le recentrage de ses activités, qui le conduira à céder 5 milliards d’euros d’actifs au cours des deux prochaines années, avec en particulier une concentration sur trois métiers (eau, propreté, services à l’énergie) », indique Veolia, dans un communiqué détaillant un plan de restructuration annoncé à l’été.
Le groupe, qui vient de fusionner son activité transports publics avec Transdev de la Caisse des dépôts, évoque seulement « une recomposition de l’actionnariat de Veolia-Transdev en concertation avec la CDC ».
Réduire la dette de 15 milliards d’euros
Par ailleurs, le groupe, qui cherche à restaurer sa rentabilité et à se désendetter en réduisant sa taille et sa présence géographique, compte céder ses activités d’eau régulée au Royaume-Uni et celles de déchets solides aux Etats-Unis.
Toutes ces mesures de redressement devraient permettre de réduire de 15 à 12 milliards d’euros son importante dette nette d’ici 2014.
Veolia va accroître ses réductions de coûts avec un impact positif sur le résultat opérationnel de 120 millions d’euros en 2013, puis de 220 millions d’euros en 2014 et 420 millions en 2015.
«Pas besoin de licenciements»
La restructuration de Veolia Environnement, et les réductions de coûts qui y sont associées, n'entraînera aucun licenciement en France, un ajustement des effectifs se faisant uniquement par départs naturels, a indiqué le PDG du groupe Antoine Frérot.
«Pour mener à bien ces économies de coûts, nous n'avons pas besoin de licencier et même nous continuerons à embaucher», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Veolia emploie quelque 110 000 personnes en France et compte 7 000 à 8 000 départs naturels par an.

lundi 5 décembre 2011

Finist'mer va reprendre la desserte de l'île d'Arz




crédits : FINIST'MER


05/12/2011

Le Conseil général du Morbihan devrait, selon nos confrères du Télégramme, entériner mercredi l'attribution de la desserte maritime entre Vannes, Séné et l'île d'Arz à la Compagnie nantaise Finist'mer. Cette délégation de service public, d'une durée de 6 ans, doit débuter le 1er janvier. La DSP est assurée depuis 2006 par la Compagnie du Golfe, une filiale de Veolia qui concourrait à sa propre succession. En commission, l'autorité départementale a, néanmoins, préféré l'offre de Finist'Mer à celle de l'actuel délégataire, ainsi qu'au dossier d'un troisième candidat, la Compagnie des Iles, bien connue à Vannes avec sa filiale Navix. « La proposition de la Finist'Mer est bien meilleure en coût et en prix pour l'usager. Il n'y avait aucune espèce d'hésitation. C'est une compagnie qui a en outre des références », a précisé vendredi François Goulard, président du Conseil général du Morbihan.
Selon le Télégramme, le cahier des charges fixé par le Département comprend 8 rotations en hiver de 6h45 à 20h (7 le dimanche et jours fériés), 11 à la mi-saison aux mêmes heures (10 le dimanche) et 11 en saison. Ce service de base était assorti d'un prix qui doit être inférieur à 4.06 € pour les insulaires et à 9.50 pour les non-insulaires. Le trafic de marchandises entre la cale de Barrarach à Séné et le port de Béluré à l'île d'Arz fait également partie du marché.
Pour mémoire, Finist'Mer exploite déjà un service dans le Finistère, entre Le Conquet et Ouessant. La Compagnie est également présente sur la Manche, où elle exploite une ligne vers les îles anglo-normandes, où encore en Loire-Atlantique, avec des croisières sur la Loire et le service de Navibus à Nantes.