mardi 28 janvier 2014

Mer et Marine 28 janvier 2014

Inquiétude sur l’avenir de la délégation de service public des îles morbihannaises

crédits : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU.
 
Moins de bateaux pour Groix, Belle-Ile, Houat et Hoedic ? C’est ce que craint le syndicat Bretagne-Océans CFDT, qui redoute les modalités du nouveau contrat de délégation de service public de desserte des quatre îles. Le Conseil général du Morbihan, propriétaire des navires ( Melvan, Enez Edig, Dravanteg pour les liaisons Quiberon- Houat/Hoedic ; Bangor, Vindilis et Kerdonis pour Quiberon-Belle-Ile ; Ile de Groix et Saint-Tudy pour Lorient-Groix), doit attribuer, à la fin de l’année, le contrat de DSP pour la période 2015-2021. Le cahier des charges et les consultations locales sont actuellement en cours. Et elles commencent à devenir houleuses, notamment entre les élus îliens et le Département.
 
 
Un important déficit sur la ligne depuis 2008
 
 
Le délégataire actuel est la Compagnie Océane, filiale de Veolia devenu Transdev, qui gère les lignes depuis le 1er janvier 2008. Elle a succédé à la Morbihannaise de Navigation. Et depuis, selon Claude Huchet, secrétaire général du syndicat, les lignes sont en grave déficit. D'Après les chiffres observés fin 2008 (et expertisés par un commissaire aux comptes à la demande des organisations syndicales) le déficit annoncé pour le contrat de DSP par la Compagnie Océane s’élevait à près de 2.8 millions d’euros. Là, où, toujours selon les syndicats, la Morbihannaise affichait, en 2007, un résultat net de 2 millions d’euros pour le contrat précédent. Que s’est-il passé ? « En 2008, Veolia était dans une politique de conquête des marchés publics de transport. Ils ont donc proposé une offre qui cassait les prix, en offrant notamment au Conseil général de baisser sa subvention annuelle de 1 million à 450.000 euros. A l’époque, la Compagnie Océane expliquait vouloir pratiquer d’importants efforts commerciaux pour faire progresser la fréquentation des touristes », affirme Claude Huchet, secrétaire général de CFDT Bretagne Océans. Force est de constater que cela fut loin d’être le cas. Les chiffres 2012 font état d’un recul de 45.000 passagers et d’une perte nette de 1.2 million d’euros. 2011 avait déjà vu une perte de 600.000 euros. « Nous avons alerté le Conseil général à plusieurs reprises. Il nous paraît évident que la Compagnie Océane avait sous-estimé les frais d’exploitation ainsi que les frais d’entretien des navires ». Là où, auparavant, le délégataire n’était en charge de l’entretien courant des navires, Veolia a rajouté, à sa charge, le coût des gros travaux et arrêts techniques, un poste budgétaire important sur une flotte pour partie vieillissante. La construction d’un nouveau navire, évoquée de longue date, n’a d'ailleurs toujours pas été annoncée, la commande étant espérée en fin d'année.
 
 
Moins de rotations ?
 
 
La subvention du Département, elle, n’a pas augmenté et en cette période de disette pour les finances publiques, il serait sans doute optimiste de voir ce budget revu à la hausse dans la prochaine enveloppe consacrée à la DSP. D’où la crainte, anticipée, des syndicats de voir le service public de desserte des îles pâtir d'un éventuel tour de vis. Les réunions entre les représentants du Conseil général et les maires des quatre îles concernées se sont tenues récemment dans une atmosphère tendue. Pour conserver une enveloppe de subvention réduite et remettre les comptes à l’équilibre – condition qui sera posée au prochain délégataire - , il ne pourra, à l’évidence, y avoir énormément de solutions. Et la première est la réduction du nombre de rotations, notamment hors saison. « Ce qui risque de pénaliser les îliens, qui sont les premiers utilisateurs des lignes ». Le Conseil général du Morbihan devrait communiquer prochainement des éléments de réponse sur cette question.

dimanche 26 janvier 2014

Le Marin 24 Janvier 2014

Îles du Morbihan : vers une dégradation des liaisons maritimes ?

Claude Huchet, secrétaire général du syndicat maritime Bretagne océans CFDT, dénonce "le résultat d’une analyse purement technocratique et mathématique des liaisons vers les îles". (photo : Bertrand Tardiveau)

Alors que la délégation de service public pour la desserte des îles du Morbihan (Groix, Belle-île, Houat et Hoëdic) arrive à son terme à la fin de l'année, un bras de fer pourrait s'engager entre le conseil général du Morbihan, les élus insulaires et la Compagnie Océane, actuel délégataire et filiale de Veolia transport. « Le cadre budgétaire est de plus en plus contraint, résume Claude Huchet, résident bellilois navigant à la Compagnie Océane et secrétaire général du syndicat maritime Bretagne océans CFDT. Alors que les subventions du département ont diminué, les efforts demandés aux insulaires ne cessent d'augmenter. »
Lors d'une réunion de la commission des horaires des liaisons maritimes, il a été question de réduire le nombre de rotations à Belle-île. « Une vingtaine de rotations seraient déprogrammées entre Quiberon et Le Palais avant la saison estivale, avance Claude Huchet qui craint des répercussions sociales au sein de la Compagnie Océane. On devrait passer de 7 à 6 rotations quotidiennes dès novembre et même à 5 le week-end. C’est le résultat d’une analyse purement technocratique et mathématique des liaisons vers les îles. »
Pour marquer son désaccord, le président de la communauté de communes de Belle-Île, Frédéric Gars, a claqué la porte de la réunion affirmant qu’il était hors de question d’accepter cela et que le conseil général était en train de tuer l’économie insulaire.

vendredi 24 janvier 2014

Syndicat Maritime Bretagne – Océans

Avant la publication d’un rapport de la cour des comptes qui pointerait du doigt le déficit récurrent des lignes exploitées par Véolia vers les îles du Morbihan, le Conseil Général exige une réduction drastique du nombre de rotations.

Dès Juillet 2009, après quelques mois d’exploitation par la Compagnie Océane (filiale de Véolia), les élus CFDT majoritaires au Comité d’entreprise ont fait expertiser les comptes de l’entreprise. Les premiers résultats catastrophiques annoncés par la direction (près de trois millions de déficit) furent vite confirmés et expliqués. L’analyse était alors sans appel : le nouveau contrat signé entre le Conseil général et Véolia ne pourrait, en aucun cas, permettre au délégataire d’équilibrer ses comptes. Pire même, on pouvait s’attendre à un déficit annuel dépassant le million d’euros tout au long des sept années que durerait la délégation.

Comment expliquer cela alors que le précédent délégataire dégageait un bénéfice quasiment identique aux pertes annoncées par Véolia ?

L’explication est assez simple, en 2008 Véolia était dans une politique de « conquête », il fallait « sauter » sur tous les marchés, quitte à perdre de l’argent. C’est dans cet esprit qu’une proposition alléchante a été faite aux services du Conseil général qui s’en sont saisi sans même se demander pourquoi la mariée était si belle !

En Avril 2009, la CFDT avait adressé à François Goulard un courrier exprimant les inquiétudes et les doutes des salariés, baisse de revenu, gestion commerciale, maritime et marketing discutables.
Deuxième alerte en Septembre 2011, la CFDT dénonce alors les relations curieuses avec la Compagnie du golfe, elle aussi filiale de Véolia, et les choix incompréhensibles approuvés par le Conseil général. La décision d’approvisionner Belle-île en marchandises avec le Melvan, navire de petite taille, en lieu et place des rouliers Bangor et Vindilis en est l’exemple le plus consternant. Cela revenait à tenter d’approvisionner un hypermarché avec une camionnette !
Troisième alerte en Septembre 2012, cette fois Véolia annonce qu’il met en vente la Compagnie Océane, la stratégie du siège a changé : nous ne nous positionnerons plus sur des marchés non rentables. Terminée la politique de conquête ! Place à la bérézina ; Sauve qui peut, on vend tout, Véolia devenue Transdev se désengage du maritime où il n’aurait jamais dû mettre les pieds, les manœuvres autour de la SNCM en sont, à cet égard, assez révélatrices.

Aujourd’hui enfin, la Compagnie Océane serait candidate à sa propre succession avec cette fois la ferme intention de gagner de l’argent. Deux solutions sont alors à envisager : soit le Conseil général, responsable des liaisons, met la main à la poche comme il le faisait pour l’ancien délégataire, soit on coupe dans les dépenses.

François Goulard dont l’affection pour les insulaires est bien connue a tranché et fait le choix de réduire la toile. Moins de rotations, moins de personnel, les insulaires passeront plus de temps chez eux et redécouvriront les joies de la file d’attente pour prendre le bateau. Un coup fatal vient d’être porté aux économies insulaires qui, déjà précaires, risquent de ne pas s’en relever. Nous aurons des services maritimes qui n’auront plus de public que le nom.

Le Syndicat maritime Bretagne-Océans CFDT, par la voix de son secrétaire général dénonce avec la plus grande fermeté cette situation résultant de l’incurie de Véolia et du mépris du Conseil général du Morbihan à l’égard des territoires insulaires.


Dans les mois qui viennent, les conséquences de ces choix iniques se feront sentir, la CFDT prendra alors ses responsabilités en conduisant les actions des salariés pour défendre leurs emplois.

Claude Huchet
Secrétaire Général du Syndicat maritime Bretagne-Océans CFDT                                                                                          

mercredi 15 janvier 2014

Communiqué de presse

DÉCLARATION DE
LA COMMISSION EXÉCUTIVE DE LA CFDT


PACTE DE RESPONSABILI

LA CFDT SERA EXIGEANTE


Lors de sa conférence de presse, le président de la République a dessi un cadre pour le Pacte de responsabili quil avait annoncé lors de ses vœux.

Ce cadre donne du sens et des objectifs pour la mobilisation de chacun des acteurs. La CFDT se mobilisera pour l’emploi en étant exigeante sur le contenu du volet social, qui reste à finir jusquà la conférence sociale.

En cohérence avec les réformes sur la sécurisation de l’emploi, la quali de vie au travail et la formation professionnelle, la CFDT est jà engagée dans le chantier du financement de la protection sociale. Elle exigera le maintien du pouvoir d’achat des salariés, dun haut niveau de protection sociale et dune action publique de qualité.

Pour la CFDT, les contreparties doivent être considérées comme un investissement dans les femmes et les hommes pour des emplois de qualité : embauche, insertion, qualification, quali de vie au travail, rémunérations

Un pacte, ce sont des engagements de part et dautre. La CFDT exigera des engagements précis et chiffrés de la part du patronat.

Ce pacte ne peut fonctionner que s’il est structuré par un dialogue social renforcé. Il appartiendra à tous, gouvernement, patronat et syndicats, den faire la démonstration dans les semaines qui viennent.

mercredi 1 janvier 2014