jeudi 27 septembre 2012

LIAISONS MARITIMES, Veolia veut quitter le navire



Les élus du conseil général, réunis, ce mercredi, en session plénière, se préparent à la vente de la compagnie Océane, filiale de Veolia, qui assure les liaisons avec les îles du Morbihan.

Pour réduire son endettement, Veolia a, notamment, décidé de se séparer d'une partie de ses activités de transport. Le Morbihan pourrait en faire les frais, puisque «la cession de la compagnie Océane, filiale de Veolia Transdev, est aujourd'hui à l'ordre du jour et pourrait intervenir dans les prochains mois», a rapporté, ce mercredi, le vice-président du conseil général du Morbihan, Gérard Le Tréquesser, délégué à la mer et au littoral.

524.000 € de déficit 

Dans le cadre d'une délégation de service public signée le 1er janvier 2008, pour une durée de sept ans, la Compagnie Océane assure, pour le compte du Département, les liaisons quotidiennes entre le continent et les quatre îles du large : Belle-Ile-en-Mer, Groix, Houat et Hoëdic.
Mais malgré un trafic 2011 en augmentation, en passagers (+ 2,7 %) comme en véhicules (+ 6,4 %), l'activité reste déficitaire, à hauteur de 524.000 €. «Aussi, fin 2012, l'associé unique a décidé de recapitaliser de 965.000 € la société, afin de reconstituer les capitaux propres à hauteur du capital social, qui s'élève à 290.000 € fin 2011». Depuis le début de son contrat, Veolia Transport avait déjà injecté 4 M€ pour couvrir les pertes d'exploitation de la délégation.
La majorité rassure en soulignant que le contrat signé en 2008 prévoit l'éventualité d'une vente de l'entreprise, qui inclurait pour un éventuel repreneur d'assurer la liaison avec les îles jusqu'en 2015. Mais l'opposition s'inquiète par la voix d'Yves Berrien, conseiller général de Belle-Ile-en-Mer : «Les liaisons maritimes sont un système à forte inertie, qu'on ne peut faire évoluer que lentement, un navire ayant une durée de vie de 25 à 30 ans. C'est pourquoi des réflexions doivent êtres menées bien en amont, et plutôt île par île, chacune étant un cas particulier».

Trop de véhicules ? 

L'élu îlien critique, entre les lignes, la politique de construction de grands navires menée ces dernières années avec Le Bangor et son sistership L'Île de Groix. En donnant plus de place aux véhicules légers, qui génèrent le plus d'activité (+ 13,3 % en 2011), ils diminuent paradoxalement le nombre de places passagers et augmenteraient les charges d'exploitation. Avec aussi «un danger au niveau touristique, car l'image des îles ne colle pas avec un afflux trop important de véhicules».
Le remplacement de L'Acadie, qui assure les rotations entre Groix et Lorient, donnera corps au débat dès le vote du budget 2013.

Réaction du Syndicat maritime Bretagne à l’annonce de la vente de la Compagnie Océane



Lorient le 27 Septembre 2012.


L’annonce faite hier aux élus du conseil général du Morbihan ne surprend qu’à moitié la CFDT, elle n’est qu’une des conséquences redoutées du désengagement de Véolia de sa branche transport.
Sur le plan local, notre syndicat avait, dès Avril 2009, alerté les élus sur les effets probables d’un contrat de délégation de service public négocié à la baisse par Véolia.
Une expertise des comptes votée par nos représentants au Comité d’entreprise démontrait alors que ce contrat n’était pas viable et ne permettrait sans doute jamais à la Compagnie Océane d’équilibrer ses comptes, un retour des bénéfices étant, par ailleurs quasiment exclu.
Aujourd’hui se pose donc la question d’une éventuelle reprise de l’activité par un nouvel opérateur. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on voit mal qui pourrait se lancer dans une telle aventure vouée à l’échec sans une re-négociation du contrat.
Les conséquences d’un tel scénario sont assez prévisibles et risquent de peser à la fois sur le personnel et sur les usagers par une baisse de la masse salariale et une baisse de la qualité des liaisons vers les îles. A moins que les collectivités ne décident de revoir le financement des services maritimes.
 Pour l’heure, cette option semble peu probable, le choix des élus insulaires, par exemple, d’étendre la taxe Barnier destinée à la protection des espaces naturels (3,5% par billet piéton non insulaire) à toutes les périodes de l’année ne présage rien de bon. Cette option revient, pour les îles, à se tirer une balle dans le pied car toute augmentation du prix du billet engendre une baisse de la fréquentation. Augmenter les tarifs touristiques au moment où l’on cherche à développer le tourisme hors saison est un « choix politique étrange » qui appelle des explications…
La CFDT restera donc extrêmement  vigilante sur l’avenir des liaisons maritimes  et n’hésitera pas, pour défendre les intérêts des salariés, à mettre la direction de Véolia et les élus devant leurs responsabilités.

Claude Huchet
Secrétaire général adjoint du
Syndicat Maritime Bretagne CFDT.

Pendant ce temps, en Corse tout va bien !!


« Nous voulons révolutionner les liaisons mar - 18427721.jpg
Marc Dufour : « Le seul rempart contre l'envolée des prix, c'est le service public de continuité territoriale ».J.-P. Belzit

Marc Dufour: «Nous voulons révolutionner les liaisons maritimes de la Corse»







C’est l’engagement que prend Marc Dufour, le président du directoire de la SNCM. Il annonce aussi que l’investissement de 800 millions sur la nouvelle flotte de huit cargos mixtes profitera à l’économie de l’île, Le Conseil d'État a maintenu la délégation de service public mais le tribunal de l'Union européenne estime que la compagnie a touché des aides indues de l'État. Vous êtes soumis au régime du chaud et du froid…
Je suis le premier à regretter l'acharnement juridique de Corsica Ferries. J'entendais dernièrement Pierre Mattei se faire le défenseur des deniers publics. Il a oublié de dire à cette occasion que son acharnement procédurier coûte aussi énormément d'argent, notamment aux contribuables corses quand il choisit d'attaquer les décisions de la collectivité territoriale et de l'office des transports. Il y aura encore de bonnes et de mauvaises nouvelles, mais nous les prendrons comme elles viendront, avec calme.
Même s'il s'agira de rembourser tout ou partie des 158 millions de la recapitalisation de 2006 ?
C'est un dossier complexe sur lequel nous faisons appel. Le cas échéant, la SNCM, ses actionnaires, ses dirigeants, ses salariés, a toujours montré sa capacité à faire face aux épreuves. Cela me rappelle le Sisyphe d'Albert Camus. Les choses semblent revenir sans fin mais cela ne nous empêche pas de nous transformer en profondeur et de progresser. Et c'est bien là l'essentiel.
« Nous ne sommes pas fragiles, n'en déplaise à certains »
Une progression suffisante pour être à contre-courant du bilan très mitigé dressé par les professionnels du tourisme en Corse ?
La saison n'est pas encore terminée. Nous pressentons des mois de septembre et d'octobre intéressants et nous y travaillons très sérieusement. D'ores et déjà, nous enregistrons une progression de +15 % du nombre de nos passagers en 2012 et de +20 % pour le fret. Nous allons gagner autour de 5 % de parts de marché. C'est la deuxième année consécutive que nous inversons la tendance de la décennie passée. Cela confirme que les choix que nous avons faits sont payants et que nous sommes dans une dynamique de redressement. Je profite de votre tribune pour remercier très sincèrement tous nos clients, passagers et transporteurs de leur confiance.
Certains ont pointé les prix élevés des transports pour expliquer la baisse de la fréquentation…
En ce qui nous concerne, les prix n'ont pas augmenté. Et, à ce sujet aussi, je tiens à réaffirmer que le seul rempart durable et solide contre l'envolée des prix, c'est le service public de continuité territoriale. Là où le service public a disparu, ce sont les clients qui ont trinqué et par voie de conséquence tous ceux qui vivent de l'accueil.
Si l'activité montre un regain de santé, certaines annonces récentes évoqueraient plutôt la grande fragilité de votre actionnariat…
C'est vrai, les discussions entre Veolia et la Caisse des dépôts sur leur présence respective dans la branche transport Veolia-Transdev et les spéculations sur notre place dans ce débat ont alimenté tous les fantasmes. Certains se sont échinés à démontrer que nous étions le grain de sable qui bloquait tout. D'autres ont échafaudé des scénarios dignes des ventes à la découpe. J'ai bien peur que beaucoup d'entre eux aient espéré notre mort sans jamais s'interroger sur les conséquences de leurs propos. La réalité, c'est que Veolia comme l'État sont derrières nous. Le comité stratégique d'engagement de Veolia, présidé par Antoine Frérot, a confirmé dernièrement son plein soutien à notre plan stratégique. Nous ne sommes pas fragiles, n'en déplaise à certains.
« Une nouvelle flotte pour améliorer notre rentabilité »
Paul-Marie Bartoli et Paul Giacobbi ne semblent pas vous prendre très au sérieux quant à l'acquisition par la SNCM de huit nouveaux navires « propres » pour 800 millions d'euros…
Et pourtant, la nouvelle flotte, c'est un des éléments majeurs de notre plan stratégique. C'est une nécessité pour mieux répondre aux besoins de la Corse et une obligation pour faire des gains de productivité et améliorer notre rentabilité. C'est une magnifique opportunité de moderniser et de révolutionner les liaisons maritimes entre la Corse et le Continent. Nos choix technologiques devraient nous permettre de baisser les coûts d'exploitation et d'augmenter considérablement notre efficacité environnementale.
Vu le contexte ambiant, vos actionnaires seraient-ils prêts à mettre la main à la poche ?
Cet investissement important n'appelle pas d'apport financier de la part de nos actionnaires ni de l'État. Il est basé sur un schéma d'exploitation précis et équilibré dans la durée. Nous avons déjà des propositions de financement d'un pool d'investisseurs extérieurs. Il n'a rien d'exotique puisqu'il s'agit d'établissements européens connus et reconnus. Il reste désormais à affiner tout cela.
Du côté de la conception, quinze chantiers navals, à l'échelle mondiale, ont planché sur notre appel à candidatures. Nos équipes en profitent pour définir notre nouvelle manière de naviguer.
Vous parlez d'un appel d'offres mondial, mais le bruit court qu'en réalité, vous seriez enclin à favoriser les chantiers navals de Saint-Nazaire…
Nous n'avons pas encore fait de choix à l'heure qu'il est. Il reste une short-listde quatre chantiers. Ils ne tarderont pas à rendre leur copie, mais le travail n'est pas encore fini et il nécessite une grosse mobilisation des équipes de la compagnie.
« L'économie corse profitera de notre investissement »
Quand ces nouveaux cargos mixtes seront-ils opérationnels ?
Si nous sommes délégataires du service public, les deux premiers bateaux seront lancés dans un délai de deux ans. Ensuite, ce sera à raison de deux tous les six mois environ. Mais je dois aussi aborder la question des retombées économiques pour la Corse. Pour la première fois, nous avons exigé de la part des compétiteurs qu'ils nous proposent des dispositifs industriels et économiques qui profitent directement à la Corse. Dans le cadre de la chaîne de production des navires, de la sous-traitance, il est impératif que l'économie insulaire profite au mieux de notre investissement.
Ce serait sous quelles formes ?
C'est aux chantiers navals d'imaginer ces dispositifs et nous savons qu'ils ont déjà commencé des consultations dans l'Ile pour bâtir des propositions sérieuses.
Cela débouchera sur de nouveaux emplois qualifiés ?
La contribution à la création d'emplois en Corse est une des préoccupations majeures que nous exprime par ailleurs très clairement le président Paul Giacobbi. Nous assurons déjà prés de 42 millions d'euros de retombées directes en Corse chaque année et nous employons à ce jour 650 résidants corses. Nous espérons vraiment pouvoir passer à une nouvelle échelle grâce à cette nouvelle flotte.
Encore faut-il remporter le marché de la prochaine DSP. Vous êtes confiant ?
Je suis d'abord à l'écoute des besoins de la Corse. Ils seront exprimés et confirmés par l'assemblée lors de sa prochaine session. Ils seront ensuite traduits dans le cahier des charges que va réaliser l'office des transports. Mais oui, je suis confiant dans notre capacité à faire une réponse à la hauteur des enjeux et des priorités de la Corse. Tous nos salariés sont sur le pont si j'ose dire. Je reste néanmoins humble et respectueux de la souveraineté de l'assemblée et de l'office. C'est eux et eux seuls qui décident.
Retrouvez l'interview de Pierre Mattei, directeur général de Corsica Ferries, dans l'édition de Corse-Matin du 20 septembre

mardi 18 septembre 2012

La SNCF condamnée pour licenciement abusif des anciens salariés de SeaFrance


Le tribunal d'instance de Calais a donné raison hier aux 274 anciens salariés de SeaFrance dans le procès qui les opposaient à la SNCF, reconnue coupable hier matin de licenciement économique abusif. Le groupe se voit notamment reprocher de ne pas avoir proposé d'offres de reclassement à ses salariés mais des propositions de recrutement.


 Maître Brun (à droite), confiant avant le verdict, discute avec Didier Cappelle et Sébastien Coté.
Maitre Brun à droite, confiant avant le verdict, discute avec Didier Cappelle et Sébastien Coté

vendredi 14 septembre 2012

Emplois d'avenir: FO et CFDT s'insurgent de l'ouverture aux CDD saisonniers



PARIS, 13 sept 2012 (AFP) - Force ouvrière et la CFDT ont demandé jeudi le retrait d'un amendement gouvernemental autorisant l'ouverture des emplois d'avenir aux jeunes en CDD saisonniers, introduit dans le projet adopté par l'Assemblée nationale dans la nuit de mercredi à jeudi.

Alors que le Premier ministre veut "lutter contre le travail précaire, voilà qu'il considère que les contrats courts saisonniers sont +d'avenir+ pour nos jeunes", écrit FO dans un communiqué.

FO demande aux sénateurs qui examineront le texte à la fin du mois "de retirer la référence aux CDD saisonniers" considérant "que l'argent public, dont on nous dit qu'il est si rare, n'a pas à subventionner ce type d'emploi".

La CFDT, par la voix de son N. 2 Laurent Berger, se dit de son côté "scandalisée" par cet amendement et demande au Sénat "de l'abroger instamment".

"Il serait contradictoire pour le gouvernement de vouloir développer des emplois pour que les jeunes non qualifiés s'insèrent durablement sur le marché du travail et en même temps accorder des subventions aux employeurs saisonniers", a déclaré à l'AFP M. Berger.

Le contrat saisonnier, proche du contrat à durée déterminée (CDD), offre moins de droits, notamment pas d'indemnité de fin de contrat (ou prime de précarité, équivalente au minimum à 10% du salaire).

L'amendement gouvernemental prévoit que le CDD saisonnier pourra être associé à un emploi d'avenir lorsqu'il comprend une clause de reconduction pour les deux saisons suivantes et à condition que la durée totale des périodes travaillées ne soit pas inférieure à 1 an.

Dans le projet initial, la subvention (de trois ans maximum) devait s'appliquer à des CDI ou des CDD d'un an (renouvelable).

Le projet, adopté en première lecture par l'Assemblée nationale, vise à créer 150.000 emplois d'ici 2014 pour des jeunes pas ou peu qualifiés venant de zones défavorisées, principalement dans les collectivités locales, les associations et l'enseignement, public et privé.

Le texte voté comporte "certaines améliorations (...) visant notamment à limiter les effets d'aubaine et à améliorer l'accompagnement du jeune", note néanmoins le syndicat de Jean-Claude Mailly. La CFDT se dit également "satisfaite que le volet formation du projet de loi ait été renforcé".

mardi 11 septembre 2012

Sécurisation de l’emploi




Faire de l’emploi de qualité
une réalité pour tous


Le document d’orientation de la négociation sur la sécurisation de l’emploi transmis aujourd’hui reprend l’essentiel des préoccupations de la CFDT, dont les objectifs prioritaires sont le maintien et le développement l’emploi de qualité et la sécurisation des parcours professionnels des salariés.

Les thèmes principaux contenus dans le document sont pertinents pour une véritable négociation relevant le défi de l’emploi. Dans ces discussions, la CFDT portera notamment les objectifs et propositions suivants :

  • La lutte contre l’emploi précaire. La CFDT proposera des dispositifs pour limiter les contrats courts et les temps partiels imposés. L’enjeu est de réduire la précarité par l’encadrement des contrats autres que le CDI et de responsabiliser les employeurs, via une cotisation assurance chômage plus importante sur les contrats courts.

  • L’anticipation des mutations économiques pour développer et maintenir l’emploi. La CFDT proposera un rôle accru des instances représentatives du personnel dans de véritables démarches de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences, afin d’accompagner et de former les salariés concernés par les mutations économiques. La CFDT souhaite que l’activation du chômage partiel soit plus forte. Elle demandera aussi que les accords collectifs temporaires pour le maintien de l’emploi et de l’activité soient clairement encadrés.

  • Le développement de mesures favorisant l’évolution professionnelle des salariés. La CFDT souhaite une meilleure reconnaissance des compétences, la prise en compte de l’expérience et un accès facilité pour tous à une formation professionnelle de qualité. Elle demande aussi l’instauration de droits rechargeables à l’assurance chômage. La généralisation de la complémentaire santé est également un objectif de la CFDT.

Les enjeux de cette négociation sont cruciaux. La CFDT entend s’y investir pleinement pour que l’accès à l’emploi de qualité devienne une réalité pour tous les salariés.